Sur l'alimentaire, les promotions sont limitées à 34%. 1:23
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Baptiste Morin , modifié à
C’est un sujet de crispation intense dans la grande distribution : le projet de loi du député Frédéric Descrozaille. Après avoir été voté à l’Assemblée puis au Sénat, il revient en Commission mixte paritaire. Ce projet de loi aurait pour objectif de rééquilibrer les négociations entre industriels et distributeurs, mais aussi des conséquences pour le consommateur avec la fin des super-promotions.

Le fameux "1 produit acheté, le 2e offert" vit probablement ses dernières heures. Aujourd’hui, la loi ne limite pas les ristournes sur les produits d’hygiène, d’entretien et de beauté. D’où les grosses promotions fréquentes sur les lessives par exemple. C’est ce que veut changer le projet de loi Descrozaille : interdire ces super-promotions serait le moyen d’assurer une meilleure rémunération aux fournisseurs et producteurs. Mais la mesure pèsera sur le consommateur. En effet, cela signifierait la fin des prix plus attractifs.

Voté à l'Assemblée nationale puis au Sénat, le projet de loi doit être discuté en Commission mixte paritaire à présent.

Une mesure défavorable au pouvoir d’achat

"Les esprits chagrins diraient que le moment est mal choisi", souligne Philippe Moati, professeur d’économie à l’université Paris Cité. "On vit une période inflationniste qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages et donc ce n’est pas le moment d’adopter des dispositions réglementaires en défaveur du pouvoir d’achat des ménages."

Si le texte est voté, les promotions seront limitées à 34%, comme sur l’alimentaire. Sans oublier un effet pervers possible de la mesure : elle devrait autant profiter aux petits fournisseurs qu’aux géants, les grandes marques nationales aux marges déjà bien établies.