Gatwick fermé à cause de drones : un impact négatif de 17 millions d'euros pour EasyJet
La fermeture de l'aéroport londonien de Gatwick a coûté 15 millions de livres (17 millions d'euros) à la compagnie aérienne à bas coût britannique EasyJet, a indiqué celle-ci mardi.
La compagnie aérienne à bas coût EasyJet a fait état mardi d'un impact négatif de 15 millions de livres (17 millions d'euros) lié à des annulations de vols à l'aéroport londonien de Gatwick perturbé par des vols de drones juste avant Noël. La piste unique de l'aéroport de Gatwick (sud de Londres), le deuxième plus important du Royaume-Uni, a dû être fermée pendant 36 heures les 19 et 20 décembre, après le signalement de drones dans les parages. Très présente à Gatwick, EasyJet a expliqué qu'environ 82.000 de ses clients avaient été affectés par ce problème qui l'a contrainte à annuler 400 vols.
Les clients indemnisés à hauteur de 10 millions de livres. Dans le détail, la compagnie au logo orange et blanc a évoqué mardi un impact négatif de 5 millions de livres sur son chiffre d'affaires ainsi qu'une charge exceptionnelle de 10 millions de livres dans ses coûts pour indemniser les clients touchés. Selon l'aéroport lui même, un total d'un millier de vols toutes compagnies confondues ont été annulés ou détournés à cause de l'incident qui a entraîné des perturbations pendant trois jours, affectant 140.000 voyageurs. Le mystère demeure sur l'identité des responsables.
Malgré cet incident, EasyJet a toutefois souligné avoir connu une activité solide entre le 1er octobre et le 31 décembre, dans ce rapport d'activité publié mardi. Le chiffre d'affaires du groupe britannique a augmenté de 13,7%, à 1,296 milliard de livres (1,466 milliard d'euros), pendant cette période qui correspond au premier trimestre de son exercice comptable annuel du 1er octobre 2018 au 30 septembre 2019. Ses revenus ont progressé tant du côté des revenus auxiliaires (bagages, restauration à bord) que des billets d'avion grâce une envolée de 15,1% du nombre de passagers transportés (21,6 millions).
"Une bonne performance opérationnelle". La croissance des revenus a été soutenue "par une bonne performance opérationnelle et une bonne ponctualité dans le réseau, à l'exception de la perturbation provoquée par les fermetures à Gatwick liées au signalement de drones", a expliqué le directeur général Johan Lundgren. Le taux de remplissage des avions de la compagnie a diminué pour sa part de deux points de pourcentage, à 89,7%. A la fin 2017, le groupe avait bénéficié des difficultés de plusieurs concurrentes, notamment les faillites d'Air Berlin et Monarch et des annulations en série de vols chez Ryanair, ce qui avait dopé la demande pour ses propres vols - un phénomène qui ne s'est pas reproduit à la fin 2018.
Une incertitude liée au Brexit. Concernant le reste de l'année, EasyJet a jugé que la demande restait "solide" malgré "l'incertitude créée par le Brexit pour les clients et l'économie". Le Royaume-Uni doit sortir de l'Union européenne le 29 mars mais l'accord conclu entre Londres et Bruxelles pour organiser ce départ n'a pas été approuvé par le Parlement britannique.
Pour l'ensemble de l'exercice comptable en cours, la compagnie s'attend à une croissance de 10% de sa capacité de transport - c'est à dire du nombre total de sièges proposés à la vente. Elle a expliqué que sa prévision de bénéfice annuel était "peu ou prou en ligne avec celle des analystes". Elle a cité en exemple le consensus établi par l'agence Bloomberg qui table pour elle sur un bénéfice avant impôt de 580 millions de livres (655 millions d'euros au taux de change actuel), quasi équivalent à celui de l'exercice précédent.