Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.
Dans moins de cent jours, le Brexit. Le divorce risque d’avoir lieu sans qu’il y ait d’accord entre Londres et les Européens. On prend désormais au sérieux ce scénario catastrophe !
Les Britanniques viennent d’en avoir un avant-goût avec la paralysie de l’aéroport de Gatwick, près de Londres. Mercredi, deux drones mystérieux ont été repérés au dessus de la piste. Depuis, les avions sont cloués au sol. 110.000 passagers obligés de camper sur place ou de retarder leurs voyages, l’armée mobilisée pour débusquer les pirates de l’air. Les Britanniques ne sont pas préparés à ce chaos, ils n’ont pas notre expérience des grèves d’Air France à la veille des vacances. Mais cette pagaille, c’est la répétition générale de ce qui risque de leur arriver le 29 mars.
Mais cette pagaille, c’est la répétition générale de ce qui risque de leur arriver le 29 mars.
Avec le Brexit, c’en sera fini du "Ciel unique européen", ce système qui mutualise la gestion du trafic. Conséquences : au premier jour du printemps, s’il n’y a pas d’accord, les avions britanniques ne pourront plus passer au-dessus de nos têtes. Il faudra que Londres négocie avec chacun des pays concernés. Le Brexit sec, brutal, le divorce en claquant la porte, le "no deal", ce n’est pas la fin du monde, mais ça rend le monde plein de casse-têtes pour les voyageurs, les financiers, les éleveurs, les routiers, les étudiants, les plombiers polonais ou même les ratons laveurs, car les services vétérinaires seront débordés à la frontière.
Theresa May espère encore faire voter par les Communes l’accord qu’elle a négocié avec la Commission.
Le pire qui soit, le seul possible ! A prendre ou à laisser. Le vote est programmé à la mi-janvier. Trop tard pour renégocier ou tenter un nouveau référendum. Elle joue la montre. C’est elle ou le chaos, dont Gatwick donne l’avant-goût, un cadeau du ciel ! De son côté la Commission européenne commence à réaliser la fatalité en marche. Il devient urgent de se préparer à ce qu’elle appelle un "non accord par accident". L’accident, c’est la démocratie, le vote des Communes.
La Commission propose 14 mesures urgentes. Par exemple, que le ciel européen reste ouvert, un an de plus. Lentement, elle sort du déni. Comme quoi le pire n’est jamais certain, même avec Theresa May.