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Barthélémy Philippe / Crédits photo : Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Alors que les premières concertations autour du futur projet de loi pour l'efficacité dans la fonction publique se déroulent, le ministre de la Transition et de la Fonction publiques Stanislas Guerini n'a pas hésité à aborder le totem de l'emploi à vie des fonctionnaires. Ce dernier souhaiterait "lever le tabou du licenciement". Les syndicats grincent des dents.

C'est un pavé dans la mare que lance Stanislas Guerini. Lors du début du cycle de concertation autour du projet de loi pour l'efficacité dans la fonction publique, le ministre a détaillé aux syndicats les grands principes du texte, qui doit être présenté en conseil des ministres à la rentrée.

Le ministre délégué de la Transition et de la Fonction publiques veut notamment lutter contre la hausse de l'absentéisme et favoriser l’application scrupuleuse du temps de travail légal dans tous les services. Il a également affiché l'objectif de mieux récompenser les agents les plus méritants, en donnant plus de place aux primes individuelles. Mais surtout, dans une interview au Parisien, Stanislas Guerini va même jusqu’à égratigner le sacro-saint principe de l’emploi à vie.

Une attaque "particulièrement violente" pour les syndicats

Sur ce sujet, le ministre souffle le chaud et le froid. S'il jure qu’il ne veut pas remettre en cause le statut de la fonction publique, il affirme toutefois vouloir le faire évoluer et le moderniser. Et pour cela, le ministre veut "lever le tabou du licenciement". Prévue par les textes, la procédure de licenciement pour insuffisance professionnelle serait quasi inapplicable, selon le ministère. 

"Là, je pense que Monsieur Guerini nous déclare la guerre. S’il remet en question le principe de sécurité de l’emploi, il met à mort le statut. Nous, on va voir notre riposte, parce que là l’attaque est particulièrement violente", confie au micro d'Europe 1, Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. 

Peu de licenciements jusqu'à présent

Les déclarations du ministre indignent aussi Mylène Jacquot, représentante de la CFDT fonction publique. "Réussir à tenir des propos stigmatisants contre la fonction publique alors qu’on affiche pour ambition de la rendre plus attractive, je trouve ça surtout affligeant", regrette-t-elle. 

Mais pour justifier cette sortie sur le licenciement des agents publics, le ministère pointe les chiffres. Selon ce dernier, dans la fonction publique d’État qui compte près de 3 millions d’agents, il y a eu 13 licenciements pour insuffisance professionnelle l’année dernière.