Finances : l'exécutif part à la chasse aux dépenses publiques

Ministère de l'Économie
Matignon va envoyer une lettre de cadrage à chaque ministère. © MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Barthélémy Philippe, édité par Alexandre Dalifard
Alors que la dette française frôle le seuil symbolique 3.000 milliards d'euros, Matignon va envoyer une lettre de cadrage à chaque ministère. L'objectif derrière ce courrier est de recueillir des idées de réforme qui permettraient de réduire les dépenses publiques. Une gestion des finances à l'euro près s'installe.

L’exécutif part à la chasse aux dépenses publiques. Alors que la dette et le déficit public ont dépassé la cote d’alerte depuis longtemps, Matignon va envoyer une lettre de cadrage à chaque ministère. L’objectif est de recueillir des idées de réforme qui permettraient de réduire les dépenses publiques. Notamment pour alimenter la revue des dépenses publiques lancée il y a quelques semaines. Concrètement, l’État va-t-il procéder à des coupes budgétaires ?

Une gestion à l'euro près

Terminé le "quoi qu’il en coûte" et place à une gestion des finances publiques à l’euro près. L’exécutif cible certaines dépenses fiscales coûteuses et parmi les aides aux entreprises, il y a le crédit d'impôt recherche où 7 milliards d’euros par an sont redistribués par l'État. Pas question de le supprimer mais plutôt de le verdir et de mieux l’encadrer. "On va évaluer les dépenses éligibles et voir si c’est vraiment efficace", annonce un député proche de Bruno Le Maire. Même logique pour le crédit d’impôt service à la personne, qui coûte 6 milliards d’euros par an et où pas moins de 26 activités sont concernées. "Il faut faire le tri", plaide ce même député, qui cite l'avantage fiscal pour le gardiennage de logement, en l'absence des propriétaires.

Autre objectif de rationalisation budgétaire, la politique du logement. L’État y consacre 40 milliards d’euros par an pour des résultats médiocres. Enfin, Bercy veut s’attaquer aux dépenses fiscales qui subventionnent les énergies polluantes. Comme l’avantage fiscal du gazole non routier (GNR), dont profitent les acteurs du BTP, qui est sur la sellette.