Fin des moissons : vers une saison catastrophique pour les agriculteurs ?

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La production de blé est en baisse cette année. (Illustration) © AFP/Eric Piermont
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Benjamin Peter
À quelques jours de la fin de la moisson en France, l'année 2022 s'annonce catastrophique à cause de mauvaises conditions climatiques. En effet, les producteurs estiment qu'ils manquent entre 25 et 60% de la production de blé. Il s'agit d'une véritable catastrophe pour les agriculteurs. Europe 1 s'est rendu à Longages pour constater les dégâts.

La saison des moissons est en train de se terminer et le bilan n'est pas bon. Il manque entre 25 et 60% de la production de blé. Une catastrophe pour bon nombre d'agriculteurs qui espéraient refaire de la trésorerie après plusieurs années difficiles et qui voient les charges s'alourdir. Luc Mesbah vient de finir de moissonner ses 100 hectares de blé près de Longages. Avec 40 quintaux par hectare, le rendement est mauvais. La sécheresse et la vague de chaleur précoce du mois dernier lui ont fait perdre 30 à 40% de sa production. "On a moins de quantité à l'hectare et en plus de cela, on a des grains qui sont très petits, très chétifs", explique-t-il.

Les conséquences de la canicule de juin

"On a des poids spécifiques qui devraient atteindre 800 kilos au mètre cube et aujourd'hui, ils sont à peine à 700. Dans le grain, il y a moins d'amidon et de valeurs nutritionnelles. Ça s'est joué fin mai début juin, il n'y avait plus d'eau dans la plante, c'était le moment où le grain se formait, il s'est raffermi et il pèse nettement moins", ajoute-t-il.

"C'est comme si vous deviez donner de l'argent pour travailler"

Pour Jean-François Lamassé de la FDSEA, il va manquer de la trésorerie et compte tenu des charges en carburant et en engrais qui explosent, certains vont se demander si ça vaut la peine de continuer à cultiver du blé. "Est-ce qu'on va ressemer ou non ? Parce que de l'engrais, en juin et juillet de l'an dernier, ça valait 330 euros la tonne, aujourd'hui, on est à plus de 900 euros", lance-t-il au micro d'Europe 1. "Est-ce que ça vaut le coup de produire ? Parce que si on reprend une année à 40 quintaux l'hectare, au prix des engrais, on se bouffe tous la grenouille. C'est comme si vous deviez donner de l'argent pour travailler", dit-il d'un ton énervé.

D'autant que la situation pourrait s'aggraver. Les tournesols qui ont bénéficié de quelques orages se portent bien, mais avec les dix jours de canicule sans une goutte qu'on annonce, ils redoutent là aussi de grosses pertes.