Whirlpool a décidé de fermer son usine située à Amiens et de délocaliser la production en Pologne. 1:28
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Jean-Jacques Héry, édité par Ugo Pascolo
A trois jours de la fermeture de l'usine Whirlpool d'Amiens, symbole de l'élection présidentielle, l'ambiance est mitigée chez les salariés du site, même si certains préfèrent voir le verre à moitié plein. 
REPORTAGE

J-3 avant la fermeture de l'usine de Whirlpool d'Amiens, le site qui était devenu un enjeu politique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen entre les deux tours de la présidentielle. Un an plus tard, alors que l'usine peine à retrouver un repreneur, Whirlpool a décidé de délocaliser son activité en Pologne. Alors à trois jours de la fermeture de l'usine, l'ambiance n'est pas au beau fixe chez les salariés, comme a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1. Seuls les responsables syndicaux acceptent de témoigner. 

"Ça reste pas mal quand même". "Arriver à sauver 180 emplois sur 280 avec 40 départs en retraite et pré-retraite, on ne laisse pas grand monde sur la paille", réagit ainsi Patrice Sinoquet, de la CFDT, au micro d'Europe 1. "Ils vont arrêter le boulot et reprendre leur nouveau travail sur le même site, avec les mêmes vestiaires et les mêmes locaux. Ça reste pas mal quand même". Mais pour ceux qui ne font pas partie des 180 personnes "sauvées", la situation est très dure. "On voit nos lignes de montage se faire démantibuler, tout est en train de partir pour la Pologne", témoigne Antonio, soudeur et délégué CGT qui compte 25 années dans l'usine.

"J'attends qu'Emmanuel Macron me trouve du travail". "Quand Emmanuel Macron était sur le parking, il m'a dit 'Ne vous inquiétez pas, il suffit de faire une formation et on va vous trouver du travail'", se souvient-il. "Alors j'attends qu'Emmanuel Macron tienne sa parole et me trouve du travail avec mes formations". A 48 ans, Antonio va donc intégrer la cellule de reclassement pour les anciens employés de Whirlpool au chômage qui doit l'aider à trouver un nouvel emploi. Mais il ne se fait pas d'illusions : "On sait très bien que le bassin d'emplois à Amiens est plus que sinistré", lâche-t-il dépité.