Adidas : les salariés et les élus inquiets de voir le siège social quitter Strasbourg

Le siège social d'Adidas pourrait bientôt quitter Strasbourg et déménager à Paris.
Le siège social d'Adidas pourrait bientôt quitter Strasbourg et déménager à Paris. © Mélina Facchin / Europe 1
  • Copié
Mélina Facchin
Adidas envisagerait de quitter son siège social français de Strasbourg, après plus de 60 ans passés en Alsace, pour rassembler tous ses locaux et employés à Paris. L'entreprise allemande admet en tout cas y réfléchir, ce qui inquiète beaucoup ses salariés alsaciens et met en colère les élus locaux.

Installé en Alsace depuis 1959, Adidas envisage de quitter la région pour réunir tous ses bureaux à Paris. C’est ce qu’a annoncé la direction à ses salariés il y a quelques semaines. Le fabricant allemand d’articles de sport avait d’abord installé son siège français à Dettwiller, puis Landersheim, avant d’emménager dans des locaux flambants neufs à Strasbourg il y a 5 ans. Par conséquent, la possibilité de quitter la région inquiète beaucoup les salariés alsaciens et met en colère de nombreux élus locaux.

"Adidas, c’est en Alsace !"

L’annonce a eu l’effet d’un coup de massue pour les 140 salariés d’Adidas qui travaillent ici, à Strasbourg. "Adidas, c’est en Alsace" clame comme un slogan Olivier Apell, délégué syndical, qui rappelle que l’entreprise est implantée en Alsace depuis 1959. "Nous avons fait un petit sondage en interne pour savoir quelles sont les personnes susceptibles d’être intéressées d’aller à Paris et il n’y a quasiment personne" rapporte-t-il. "Donc on parle là de 140 personnes qui vont probablement être mutées alors qu’elles y sont opposées".

Une décision "inacceptable et incompréhensible" pour les élus

Dans un communiqué, la direction d’Adidas explique que regrouper les deux sites existants à Paris "faciliterait les relations avec ses partenaires". Mais pour de nombreux élus locaux, comme Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace, cette décision serait "inacceptable et incompréhensible". Il se dit très déçu : "On a beaucoup accompagné Adidas il y a quelques années pour qu’ils restent en Alsace, qu’ils soient dans un endroit stratégique, en face du Parlement européen, au cœur du quartier d’affaires", explique-t-il. "Et donc je ne peux pas comprendre leur décision, leurs arguments. Et j’avoue que je suis très inquiet", conclut-il. Adidas s'est engagé à prendre une décision dans les prochaines semaines.