L'escalade séduit de plus en plus de Français. Selon l'Union Sport et Cycle, 2 millions de personnes pratiquent cette discipline. Mais le matériel coûte parfois cher. Alors, le géant Decathlon poursuit sa course à l'innovation grâce à Simond, une entreprise rachetée en 2008, et tente de réduire les prix en magasins.
Il y a 70 ans jour pour jour, deux hommes gravissaient l’Everest pour la première fois. Un exploit qui a changé à jamais l'image de l'escalade. Depuis, ce sport a conquis beaucoup de Français. L'Union Sport et Cycle estime à 2 millions le nombre de pratiquants dans l'Hexagone, en salle ou en extérieur. Preuve que l'escalade séduit, la discipline sera présente aux Jeux de Paris 2024.
Une sorte de non-événement pour Decathlon, le leader du sport en France, qui a bien vu venir ce succès. En 2008, l’enseigne a racheté Simond, une marque savoyarde de matériel d’escalade. Au pied du Mont-Blanc, la marque mélange innovation et passion pour rendre l’escalade accessible au plus grand nombre.
Des chaussons en version femme
Alors, dans un atelier niché sous l’Aiguille du Midi, qui offre une des voies d’escalade les plus célèbres du massif du Mont-Blanc, cette marque centenaire veut accompagner l’amour grandissant des Français pour la discipline. Objectif : renouveler en permanence les indispensables à la pratique de l'escalade, comme les chaussons. "C'est un chausson avec une morphologie d'un pied de grimpeur", explique Jean-Charles, chef de produit, au micro d'Europe 1.
Et particularité : le chausson existe aussi en version femme. Si Jean-Charles et ses collègues partagent la même envie d’innover, c’est avant tout parce qu’ils pratiquent eux-mêmes l’escalade. "Toute l'équipe est passionné de grimpe", avoue le chef de produit.
Une bataille des coûts
Un point commun avec leurs futurs clients, qui participent au travail de réflexion. "On fait intervenir des groupes de grimpeurs et de grimpeuses sur WhatsApp, soit on envoie les chaussons" directement chez eux, note Jean-Charles. Mais innover prend du temps : il faut trois ans entre le début de la conception et la mise en rayon, en passant par la Roumanie par la fabrication.
Un temps long nécessaire néanmoins pour faire la chasse aux coûts, et proposer des produits accessibles aux clients. Par exemple, "on imagine les formes de matière et d'assemblage pour diminuer le temps d'assemblage" et réduire les frais, explique-t-il. Et le pari est réussi : la dernière paire de chaussons de la marque coûte 80 euros, quand certains concurrents dépassent la barre des 100 euros.