De plus en plus de falaises sont impraticables en France. (Illustration) 1:20
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Inès Zeghloul, édité par Yanis Darras , modifié à
En pleine croissance, la pratique de l'escalade vient de connaître un coup de frein. Face aux risques de chutes et à l'impact financier des dédommagements pour les assurances des propriétaires, de plus en plus de falaises sont interdites aux sportifs. 

La pratique séduit de plus en plus, mais est de moins en moins disponible : L'escalade séduit les Français. Mais depuis quelque temps, dizaines de sites en nature sont désormais interdits d'accès, comme les falaises de presles entre Grenoble et Valence. En cause : la crainte de devoir endosser la responsabilité d'un accident et ses répercussions financières.

Frustration des sportifs

Aux pieds des falaises, les écriteaux "escalade interdite", fleurissent un peu partout sur le territoire. Alors Ugo doit désormais parcourir le Vercors à la recherche d'une voie praticable. "C'est frustrant parce que c'est une logique administrative", regrette le sportif. Ce dernier craint "un risque de contamination et qu'on ne puisse plus grimper sur des zones entières. D'autant que les sites ne sont pas forcément nécessairement dangereux en fait", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Pourtant, certains sites ont déjà connu ce genre d'accident. Il y a 13 ans, à Vingrau dans les Pyrénées-Orientales, un bloc de roche s'est détaché de la paroi, alors que plusieurs personnes grimpaient la falaise. Deux personnes ont été blessées et un bilan financier catastrophique :  "Cela a coûté près de 1,8 million d'euros à l'assurance de la fédération", explique Pierre-Henri Paillasson, directeur de la Fédération française de la montagne et de l'escalade.

Apporter rapidement une solution

"La fédération ne pouvait plus assumer ce risque", souligne-t-il. Alors, depuis trois mois, les propriétaires de terrains, désormais seuls responsables en cas de dédommagement, ferme les voies. Alors, Pierre-Henri Paillasson est à la recherche d'une solution : "On est en train de discuter avec l'Association des maires de France pour essayer de faire une proposition de loi qui exonère complètement les propriétaires lorsqu'il y a des gens qui pratiquent des sports outdoor sur leur terrain". 

Mais le problème reste majeur, alors même que l'escalade n'a jamais compté autant de pratiquants, et qu'elle reste une activité pour certaines régions, essentielle à l'économie du tourisme locale.