Deux responsables de Veolia en France mis à pied, soupçonnés de conflit d'intérêt

Deux cadres étaient devenus actionnaires d'une petite société à qui le groupe français avait auparavant attribué un important contrat
Deux cadres étaient devenus actionnaires d'une petite société à qui le groupe français avait auparavant attribué un important contrat © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
Deux dirigeants de la branche Eau de Veolia France seraient devenus actionnaires d’une société luxembourgeoise juste après lui avoir confié un gros contrat.

Deux hauts cadres de l'activité Eau de Veolia en France ont été mis a pied mardi après la découverte qu'ils étaient devenus actionnaires d'une petite société à qui le groupe français avait auparavant attribué un important contrat, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

Une société basée au Luxembourg. "Deux collaborateurs sont concernés par ces allégations. Ils ont fait l'objet d'une mise à pied à titre conservatoire", a indiqué le groupe, qui a été alerté sur ces faits par le site Mediapart, lequel a révélé jeudi l'information. Il s'agit de Philippe Malterre, directeur général adjoint Eau France et Jean-Philippe Franchi, cadre de cette même branche et demi-frère de son directeur général, Alain Franchi, a confirmé une source syndicale. L'affaire remonte à la fin 2014. Veolia signe alors un contrat avec la société Olky Payment Service Provider, basée au Luxembourg, pour la gestion pendant sept ans de la facturation de la plupart de ses services d'eau en France. En 2015, cette société lance une augmentation de capital, à laquelle ont souscrit Jean-Philippe Franchi, via une société qu'il dirige, et Philippe Malterre, grâce à un mécanisme plus complexe, détaille Mediapart.

"Faire éclater la vérité". Ces "allégations graves", selon Veolia, ont conduit le groupe à "lancer un audit interne portant sur l'opération incriminée, et plus largement sur toutes les sociétés d'expertise de Veolia Eau France. Cet audit sera réalisé en coopération avec les avocats du groupe", précise-t-il. "A l'aune des résultats de l'enquête, Veolia prendra toutes les mesures qui s'imposeront", ajoute-t-il. Informée de ces faits, la CFDT veut que "toute la lumière soit faite dans cette affaire", a indiqué Hervé Deroubaix, son représentant au sein de Veolia. "Nous nous réservons le droit de nous porter partie civile et faire éclater la vérité, toute la vérité, en espérant qu'il ne s'agisse que de cas isolés", a-t-il ajouté.