La croissance française devrait ralentir au troisième trimestre. 1:27
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Baptiste Morin, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : BERTRAND GUAY / AFP , modifié à
L’Insee dévoilera mardi la croissance du troisième trimestre. Le chiffre devrait confirmer un changement de tendance pour l’économie française, pourtant si bien vantée par des hebdomadaires économiques à l'étranger. Les nuages s'accumulent, avec notamment une hausse du nombre de chômeurs, une première depuis 2020.

C’est la fin du "miracle français". Beaucoup d’experts s’étonnaient ces derniers mois de voir la croissance française mesurée toujours accompagnée de nombreuses créations d’emplois. En août dernier, l’hebdomadaire britannique The Economist saluait la réussite française, suivi en septembre par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qui parlait de la France comme de "l’Allemagne en mieux". Mais désormais, le vent est en train de tourner, alors que l'Insee doit dévoiler mardi la croissance du troisième trimestre.

Le changement de tendance pour l'économie française se voit d'abord dans la hausse du nombre de chômeurs au troisième trimestre - une première depuis 2020 -, qui est un début de normalisation.

La France a résisté grâce aux suites du "quoi qu’il en coûte"

Pour certains, des signaux d’alerte se manifestent depuis plusieurs mois maintenant. "Depuis cinq mois déjà, la France est en zone de récession", analyse l’économiste Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. "Les chiffres des directeurs d’achats sont en baisse depuis cinq mois et parallèlement l’indicateur du climat des affaires de l’Insee est aussi tombé en zone de récession le mois dernier, il est au plus bas depuis 2021 !"

La France s’est jusqu’ici démarquée de ses voisins et notamment de l’Allemagne. La structure de l’économie française, dominée par les services, a permis de limiter l’effet du ralentissement de l’industrie européenne. Et puis, il y a eu le "quoi qu’il en coûte".

"La (situation économique) normale est médiocre en ce moment"

"On a eu une intervention budgétaire très conséquente pendant la crise sanitaire et lors de la montée des prix de l’énergie", explique Gilles Moëc, le chef économiste du groupe AXA. "Maintenant qu’on démantèle progressivement ces dispositifs de soutien, on revient à la normale et la normale, malheureusement, est médiocre en ce moment."

La résistance française a même surpris au trimestre dernier. Alors que l’Insee tablait sur une faible croissance de 0,1%, elle avait finalement été cinq fois plus forte. La croissance du troisième trimestre dévoilée mardi ne devrait pas surprendre. Elle devrait sanctionner le ralentissement.