Entreprise 1:02
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Aurélien Fleurot, édité par Solène Delinger
On prédisait une hécatombe pour les entreprises victimes de la crise sanitaire. C'est pourtant tout l'inverse qui se produit. L’année dernière, 27.285 entreprises sont entrées en procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. C’est 12,7 % de moins que l’année précédente. Comment expliquer ces chiffres hors normes ? 
DÉCRYPTAGE

La vague tant redoutée des faillites des entreprises n'a pas eu lieu. Mieux, les chiffres dévoilés le 12 janvier par la Banque de France montrent que seuls 27.285 entreprises sont entrées en procédure de redressement ou de liquidation judiciaire l'année dernière, en pleine crise sanitaire. C'est 12,7% de mois qu'en 2020.  

Des chiffres jamais vus depuis 1986

40.000 dépôts de bilan ont été évités en deux ans, soit environ 120.000 emplois préservés, selon les estimations d'Altares, le groupe expert en données sur les entreprises. Il faut donc remonter à 1986 pour trouver des chiffres de défaillances aussi bas. Facilité de paiement des charges fiscales, absence de recouvrement forcé... Ces facteurs ont contribué à ce résultat hors normes, explique Thierry Millon, directeur des études d'Antares. 

40.000 défaillances pour 2022

"Ces milliards d'aides ont permis de sauver des entreprises saines, évidemment, mais ont aussi permis de sauver des entreprises moins viables qui seraient tombées s'il n'y avait pas eu la crise. Malheureusement, le niveau de défaut de 30.000 par an est anormal. Nous allons donc retrouver en 2022 un niveau de défaillances supérieur, sans pour autant retrouver le niveau habituel des 50.000", alerte-t-il au micro d'Europe 1. 

Altares évalue à 40.000 le chiffre à venir pour 2022. La tendance s'est accentuée en décembre dernier avec le débranchement progressif de certaines aides. La situation est particulièrement fragile pour les entreprises du bâtiment et les garages automobiles.