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Antoine Terrel , modifié à
 La polémique ne cesse d'enfler entre les restaurateurs et les assureurs, qui refusent d'indemniser les établissements contraints à la fermeture en raison de l'épidémie de coronavirus. Vendredi, sur Europe 1, Guillaume Borie, Directeur général délégué d'Axa France a répondu aux détracteurs de son groupe. "Aucun assureur ne peut couvrir seul une pandémie", a-t-il notamment expliqué. 
INTERVIEW

Après la non-indemnisation des pertes de revenus liées au premier confinement, les relations entre les restaurateurs, contraints à la fermeture par l'épidémie de coronavirus, et leurs assureurs, se tendent à nouveau. Les assureurs, dont Axa, se sont en effet lancés dans une campagne de renégociation des contrats pour en exclure le motif de perte liée à une épidémie. Invité vendredi d'Europe 1, Guillaume Borie, directeur général délégué d'Axa France, a justifié l'attitude de son groupe, et mis en avant le caractère inédit de la pandémie. "Aucun assureur ne peut couvrir seul un événement comme une pandémie", assure-t-il.

Le rôle d'un assureur est bien de protéger ses clients en cas de crise, concède Guillaume Borie, "mais à condition d'être en mesure de le faire en vertu de ce que nos contrats disent". Et, ajoute-t-il, "quand le risque est généralisé, comme ce que nous connaissons depuis mars dernier, l'assurance ne sait pas faire. Elle ne sait pas couvrir un risque qui fait que tout le monde est touché en même temps".

"Une assurance ne peut pas fonctionner quand le risque est généralisé"

Or, assure le dirigeant, "c'est exactement ce que disent nos contrats. Ils disent que, dans le cas des restaurateurs, quand il y a une fermeture généralisée, ils ne sont pas couverts". Et de marteler : "Nous expliquons d'une manière très claire dans nos contrats que la 'garantie fermeture administrative' ne fonctionne pas quand la fermeture administrative est généralisée." 

"Une assurance ne peut pas fonctionner quand le risque est généralisé", dit encore Guillaume Borie, selon qui "aucun assureur ne peut couvrir seul un événement comme une pandémie, qui touche le monde entier". 

Trouver "d'autres mécanismes" pour l'avenir

Pour autant, le directeur général délégué d'Axa dit "comprendre" la colère des restaurateurs. "Ils sont confrontés à une situation terrible, et font partie des professions les plus durement touchées. Mais nous avons une responsabilité collective vis-à-vis de l'ensemble de nos assurés d'appliquer ce que disent nos contrats."

Pour l'avenir, Guillaume Borie appelle donc à trouver "d'autres mécanismes". Par exemple, décrit-il, "on pourrait mettre en place un régime de catastrophe exceptionnelle, inspiré du régime de catastrophe naturelle, et qui permet de partager le coût entre les assureurs, qui doivent prendre leur part, et la collectivité nationale".