Les céréaliers, considérés comme à l'abri des crises, sont désormais touchés par des baisses de revenus. 1:17
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avec AFP
Malgré une bonne situation globale, avec 38 millions de tonnes attendues pour le blé tendre, certaines régions sont en souffrance, comme l'Auvergne. La canicule a aussi causé des dégâts.

Après plusieurs années difficiles, les céréaliers français s'attendent à une très bonne récolte en 2019, mais déplorent les effets de la sécheresse en Auvergne et voient avec inquiétude les prix mondiaux reculer. 

La moisson est "exceptionnelle" avec plus de 38 millions de tonnes attendues pour le blé tendre (utilisé principalement pour la farine), soit 12% de plus que l'année précédente, "mais il y a une grosse inquiétude car les prix ont dévissé de plus de 10 euros en 15 jours", a expliqué Éric Thirouin, président de l'Association des producteurs de blé AGPB, mardi lors d'une conférence de presse.

Recul récent des cours des céréales

Sur la base des projections de l'AGPB, le revenu moyen des céréaliers pourrait s'établir à 17.500 euros sur 12 mois, "soit moins que le salaire minimum", et pourrait encore reculer si les prix continuent à baisser, a prévenu Éric Thirouin. Les années 2015-2016 ont été un tournant pour les céréaliers, qui jusque là étaient considérés comme ceux qui s'en sortaient le mieux parmi les agriculteurs français : une alternance de sécheresses et d'inondations ont généré des récoltes médiocres et donc des revenus en baisse, d'autant que parallèlement les cours mondiaux étaient en chute libre.

Les choses se sont ensuite un peu améliorées sur les marchés. L'année dernière à la même époque, les prix des céréales en Europe et dans le bassin de la mer Noire flambaient. Mais ces derniers jours les cours mondiaux des céréales avaient de nouveau plutôt tendance à reculer. Sur Euronext, les cours du blé européen s'affichaient par exemple mardi en milieu de journée à 166,25 euros la tonne sur l'échéance de septembre, contre plus de 174 le 1er août.