En France, on devrait approcher les 40 millions de tonnes récoltées 1:41
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Lionel Gougelot, édité par Cécile Da Costa
Alors que les céréaliers redoutaient les conséquences de la sécheresse sur leur production, ils se félicitent des premiers résultats de leurs moissons.

La récolte de blé s’annonce excellente en France. Après trois années difficiles, les moissons laissent espérer des résultats proches de ceux de l'année 2015, qui avait été exceptionnelle. La récolte dans l’Hexagone devrait approcher les 40 millions de tonnes de céréales. Exemple de cette abondance dans les Hauts-de-France, la première région céréalière de France, qui représente 20% de la production nationale, où Europe 1 a suivi les agriculteurs mettant un dernier coup de collier à leurs récoltes. 

Neuf tonnes par hectare

Dans la Somme, c’est ainsi la fin des moissons pour Philippe, et il faut faire vite avant le retour de la pluie. La moissonneuse batteuse de ce céréalier enchaîne les allers et retours sur la dernière parcelle de sept hectares. "Encore une journée et puis ce sera bon. S’il faisait vraiment soleil on irait encore plus vite, c’est la pluie qui nous presse", déclare-t-il. Mais le producteur n’est pas inquiet, la récolte de blé sera bonne avec près de neuf tonnes par hectare dans le département. Malgré les inquiétudes des agriculteurs, la sécheresse tardive n’a pas empêché la maturation.

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© Lionel Gougelot

La récolte sera donc quantitative, mais aussi qualitative, avec des grains au taux de protéine important, comme l’explique Luc, exploitant près de Doullens. "Ça veut dire qu’on a du grain qui va répondre aux cahiers des charges des différents utilisateurs de grains que sont les mouliniers et les amidonniers. Et c’est le poids spécifique - on appelle ça le 'PS', c’est-à-dire le taux de protéines - et les qualités boulangères qui intéressent les meuniers".

"On subit" les prix du marché

Une incertitude demeure toutefois, concernant le prix. Les récoltes sont bonnes partout, en Europe comme en Russie. Ces bonnes récoltes sont synonymes de concurrence sur les marchés, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour le revenu des céréaliers français. "Les prix internationaux fixent aussi nos prix intérieurs", poursuit Luc. "Donc bien sûr on est extrêmement attentifs à ce qui se passe ailleurs, mais on subit plus qu’on peut agir dessus. Donc effectivement, rien ne sert d’avoir une belle récolte si en face on n’a pas de prix de vente qui couvre nos prix de production."

Rien ne permet donc de prédire, pour le moment, la rentabilité de cette moisson 2019.