Éric Trappier était l'invité d'Europe matin ce lundi. 5:16
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Yanis Darras , modifié à
Éric Trappier, président et directeur général de Dassault Aviation, président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), était l'invité d'Europe 1 ce lundi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, l'homme d'affaires est revenu sur le succès du rafale et sur l'avancement du projet de l'avion de défense européen. 

Dassault Aviation ne connaît pas la crise. L'entreprise, qui produit l'avion de combat Rafale et le jet privé Falcon, reconnaît avoir des carnets de commandes bien remplis. "L'année 2022 a été une année record", explique Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, au micro d'Europe 1.

"Le contrat avec les Émirats arabes unis de 80 Rafale, des compliments pour la Grèce, un début de contrat avec l'Indonésie... 2022 aura été une très belle année pour le Rafale", explique-t-il, soulignant que le Falcon, autre avion produit par Dassault Aviation, continuait d'avoir une belle carrière "avec 61 commandes, malgré les annulations des commandes russes depuis le début de la guerre en Ukraine" poursuit le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). 

Accélérer sur l'Europe de la défense

Mais le conflit ukrainien a relancé la nécessité de se préparer à la guerre, notamment en construisant une Europe de la défense. "C'est un long défi. Mais on travaille par exemple avec les Grecs, on travaille maintenant avec les Allemands pour préparer le futur, même s'ils vont acheter des avions américains", reconnaît Éric Trappier.

Une idée qui prend de l'ampleur depuis plusieurs années, notamment sur le plan industriel, avec le Système de combat aérien du futur (Scaf), un projet piloté par la France, l'Allemagne et l'Espagne. Un accord a été trouvé le 18 novembre dernier entre Dassault et Airbus, pour répartir les tâches de la construction de ce nouvel avion de combat. Ce dernier doit remplacer le Rafale, mais aussi de l'Eurofigther d'origine allemande et espagnole. Coût du programme : 100 milliards d'euros. 

Horizon 2040

"On a réussi à trouver des accords avec ce que j'ai toujours demandé, c'est à dire avoir un vrai leadership sur l'avion de combat. Sur ce sujet, ce sera Dassault. Sur ce qui est des systèmes plus globaux et des différentes plateformes, ça sera Airbus." Et d'ajouter : "C'est Dassault qui a la main sur l'avion de combat aujourd'hui. Et donc on espère que si les règles restent les mêmes, on arrivera à faire voler un démonstrateur avant 2030, dès 2029 exactement, et qui démontrera justement les capacités d'un avion de combat", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

En revanche, il faudra encore se montrer patient avant de voir les premiers avions entrer en service. Ces derniers devraient entrer en service à l'horizon 2040.