Des livreurs Deliveroo ont appelé les consommateurs à boycotter la plateforme. 7:10
  • Copié
Thibaud Le Meneec
Des livreurs de Deliveroo ont appelé les consommateurs à boycotter la plateforme, mercredi, pour protester contre la nouvelle politique tarifaire de l'entreprise. Pour le co-fondateur d'un collectif de livreurs parisiens, Deliveroo délivre des "éléments de langage" erronés.
INTERVIEW

Les livreurs Deliveroo se rebiffent. Mercredi soir, nombre d'entre eux ont appelé les consommateurs à boycotter la plateforme pour leur repas. Motif de leur mécontentement ? Une nouvelle grille tarifaire qui entraîne, selon eux, une baisse de leur rémunération.

"L'algorithme a décidé de nous payer moins pour les courses les plus courtes en nous disant que les courses les plus longues seraient favorisées. Sauf que les courses longues voient aussi leurs tarifs baisser", évacue d'emblée au micro d'Europe 1 Jérôme Pimot, coursier chez Bicycleo, ancien livreur à vélo chez Deliveroo et co-fondateur du Clap (Collectif des livreurs autonomes parisiens, dédié à la défense des droits et des conditions de travail des livreurs "autoentrepreneurs".

"Tous les livreurs" touchés

"Jusqu'à présent, les changements de tarification n'étaient pas généraux", poursuit-il sur notre antenne, au micro de François Clauss. "Ils ont supprimé les minimums pour tout le monde, donc tous les livreurs se retrouvent impactés." Ce qui explique la mobilisation de mercredi, alors que des livreurs s'étaient déjà rassemblés samedi à Paris.

" On aimerait un dialogue social avec des intermédiaires de confiance, des sénateurs ou des députés "

La grève de ces livreurs est aussi une réponse à l'attitude selon eux méprisante de Deliveroo. "Le dialogue social a toujours été très unilatéral", déplore Jérôme Pimot. "Quand il y en a eu, c'était surtout pour les écouter nous répéter les éléments de langage devant des coursiers dépendants. On aimerait un dialogue social avec des intermédiaires de confiance, des sénateurs ou des députés."

L'ancien livreur de Deliveroo évoque des personnalités comme "Aurélien Taché [qui a déposé plusieurs amendements sur la question dans le cadre de la loi d'orientation sur les mobilités, NDLR] ou Olivier Jacquin, sénateur socialiste, de vraies personnes expertes" pour mener cette médiation. Le but : "Que Deliveroo arrête de nous encenser avec leurs éléments de langage dont on a eu la preuve, sur le terrain, qu'ils étaient factices."