Ascoval : le tribunal de Strasbourg accorde un nouveau sursis d'un mois

La reprise d'Ascoval par Altifort a été "officiellement" annulée.
La reprise d'Ascoval par Altifort a été "officiellement" annulée. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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avec AFP , modifié à
Le tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé un nouveau sursis d'un mois à Ascoval pour trouver un repreneur et tenter de sauver les 281 emplois menacés.

La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a accordé mercredi un nouveau délai d'un mois à l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve dans le Nord pour la recherche d'un repreneur, a annoncé Me Guilhem Brémond, avocat de l'entreprise.

La reprise d'Altifort "officiellement" annulée. Le tribunal "a renvoyé l'affaire à un mois" pour rechercher des solutions et "officiellement annulé" la reprise par Altifort, le groupe franco-belge qui s'est montré incapable de réunir les fonds nécessaires à la reprise de l'aciérie, a-t-il précisé à l'issue de l'audience.

Cela signifie "la continuation du redressement judiciaire qui n'avait pas cessé (...) dans une logique de recherche de repreneur", a poursuivi Me Brémond, ajoutant : "On sait tous qu'il y a des pistes, on sait tous que c'est difficile." Précisant qu'une nouvelle audience se tiendrait le 27 mars, l'avocat a estimé que ce nouveau délai permettrait "à la fois de valider qu'il y a des marques d'intérêt sérieuses, et il y en a, sans aller trop loin car les salariés sont fatigués". "Ils se sont battus depuis de nombreux mois pour cette entreprise et on ne peut pas les emmener dans l'inconnu pendant trop longtemps", a-t-il observé.

L'État se donne un mois pour trouver un repreneur. Mardi, lors d'une réunion à Bercy entre les différents acteurs du dossier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait demandé à Altifort de "se retirer de toute possibilité de reprise d'Ascoval". Cinq jours plus tôt, Altifort, qui devait reprendre l'usine le 1er février, avait créé la surprise en reconnaissant ne pas avoir obtenu "les financements externes" nécessaires. Après ce revers, l'Etat a affirmé mardi se donner un mois pour trouver un autre repreneur.

Créée en 1975 par Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve, qui emploie 281 salariés, attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel le sidérurgiste Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.

Altifort avait promis de débloquer 35 millions d'euros. Mi-décembre, le tribunal de Strasbourg avait mis fin à un interminable suspense en validant la reprise de l'usine par Altifort. Ce dernier avait alors promis de débloquer 35 millions d'euros pour l'opération, aux côtés de 47 millions d'euros de fonds publics engagés "sous forme de prêt".

Le directeur général d'Altifort, Bart Gruyaert, s'est félicité du nouveau délai accordé à Ascoval, se disant persuadé qu'il "y a un avenir" pour l'aciérie de Saint-Saulve et répliquant à Bruno Le Maire que son groupe "n'a trompé personne". "Le tribunal de Strasbourg a décidé d'annuler la reprise par Altifort rétroactivement donc cela signifie, pour les salariés d'Ascoval, que leurs salaires et leurs indemnités (...) sont maintenant sécurisés. Je rappelle que la décision que nous avions prise la semaine dernière (en demandant la résolution du plan de cession d'Ascoval), c'était aussi pour protéger les salariés", a-t-il déclaré.

"Altifort n'a trompé personne." "Ascoval a des commandes et des perspectives et cela veut dire que, pour nous, le site de Saint-Saulve est viable. On a fait la démonstration que ce site était viable. Il y a un avenir pour cette aciérie même si ce n'est plus Altifort qui est le repreneur du site", a insisté le patron du groupe franco-belge. Bart Gruyaert a précisé que "les études et le plan de reprise" de son groupe étaient "à la disposition" des candidats repreneurs. "Nous sommes prêts à les aider à une solution pour le site", a-t-il ajouté. "Le message que je voudrais aussi faire passer, c'est qu'Altifort n'a trompé personne. Il y a des charges comme celle-là contre nous mais je le dis fortement : Altifort n'a trompé personne !", a lancé Bart Gruyaert.