Arnaud Montebourg était l'invité d'Europe 1 dimanche. 2:01
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Laetitia Drevet , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous dimanche sur Europe 1, l'ex ministre Arnaud Montebourg propose d'"annuler" la dette de la France et de ses voisins de la zone euro afin de redresser plus vite une économie européenne très pénalisée par la crise. 
INTERVIEW

La crise est sanitaire, mais aussi économique. La dette publique française pourrait atteindre près de 120% du PIB en 2020, en raison des mesures de soutien à l'économie instaurées par le gouvernement face à l'épidémie de Covid-19. Pour redresser le pays, la meilleure solution selon Arnaud Montebourg serait donc d'"annuler" cette dette ainsi que celles de nos voisins. "On peut traiter ce problème sans spoliation de quiconque. Je propose une annulation concertée de toutes les dettes Covid de tous les pays membres de la zone euro et un rachat massif de la Banque centrale européenne", explique-t-il dimanche dans le Grand Rendez-vous sur Europe 1. 

"Il faut ouvrir le débat", appuie Arnaud Montebourg. Pour l'ancien ministre, il est "tout simplement impossible" de rembourser la dette. "On ne va pas avoir des plans d'austérité ad vitam æternam pour rembourser une dette dans laquelle nous n’avons aucune responsabilité politique, morale ou économique. On a subi les dégâts d’une pandémie."

Une proposition "pas sérieuse" pour Moscovici

Invité d'Europe 1 jeudi, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, avait livré une analyse opposée. "Ce n’est pas sérieux de dire 'on ne la remboursera pas', ce n'est pas vrai. On peut l'allonger, bien la gérer, on peut la mutualiser en partie, c'est ce que fait l'Union européenne avec un plan que je trouve bienvenu. La Banque centrale européenne joue un rôle en 2020 qu'elle ne jouait pas lors de la crise financière de 2008 en absorbant une partie de la dette, mais in fine, on la rembourse toujours", avait-il souligné. 

Mais pour Arnaud Montebourg, ne pas rembourser sa dette permettrait avant tout à la France de réinvestir dans les secteurs touchés de plein fouet par la crise. "Je proposerais des contrats de réinvestissement pour la reconstruction écologique de l'agriculture et de l'industrie, pour reconstruire les dégâts de cette crise, équivalents à ceux d'une guerre."