Aigle Azur : des associations veulent rendre obligatoire l'indemnisation des passagers

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Maxime Dewilder, avec AFP
Des dispositifs pour rendre obligatoire l'indemnisation des passagers par les compagnies aériennes en cas de faillite vont être proposés aux instances européennes, ont indiqué lundi deux organismes de défense des droits des consommateurs, en pleine défaillance d'Aigle Azur.

Alors que la compagnie aérienne Aigle Azur, en pleine faillite, suscite la grogne de passagers qui ne seront pas indemnisés, des associations se mobilisent. Deux organismes des droits des consommateurs, le Centre européen des consommateurs (CEC) France et la Fédération nationales des associations d'usagers des transports (FNAUT), sont en première ligne.

Ils ont indiqué vouloir rendre obligatoire l'indemnisation des passagers en cas de faillite. "On est sur un renouvellement du Parlement européen et de la Commission, et le règlement passager européen qui date de 2004 devrait être prochainement révisé, c'est le bon moment pour ça", résume Elphège Tignel, directrice de la communication France du réseau européen CEC.

13.000 passagers d'Aigle Azur n'ont toujours pas de solutions

Actuellement, l'acheteur d'un vol sec a très peu de chances d'être remboursé si la compagnie aérienne fait faillite, qu'il ait acheté personnellement son billet ou via une agence de voyages. En revanche, lorsqu'un forfait incluant en plus du vol la location d'une voiture ou l'hébergement a été acheté auprès d'un voyagiste, celui-ci est responsable. Avant le vol, il doit alors rembourser son client ou proposer une solution alternative. Au cours du voyage, il doit réacheminer à ses frais le voyageur.

La CEC et la FNAUT annoncent donc lundi qu'elles vont contacter chaque parlementaire européen pour les inciter à rendre obligatoire auprès des compagnies aériennes la souscription d'une assurance, sur le modèle de celle dont doivent s'acquitter depuis 2018 les agences de voyages, ou l'abondement à un fonds de garantie comme au Danemark. En octobre 2018, les clients de la compagnie danoise Primera Air en faillite ont ainsi pu obtenir un remboursement de 134,11 euros par siège, précise le communiqué.

La cessation de l'activité d'Aigle Azur vendredi soir a mis en difficulté 19.000 passagers, dont 13.000 n'ont toujours pas trouvé de solutions. Près de 40.000 billets pour lesquels le remboursement n'est pas prévu avaient également déjà été vendus pour les mois à venir.