Après des mois d’euphorie, le bâtiment en difficulté pour s'approvisionner

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Maximilien Carlier (à Tilloy-les-Mofflaines), édité par Solène Leroux

La Banque de France table sur une croissance de l'économie française "modérée" de l'ordre de 0,2% au deuxième trimestre, soutenue par l'économie de service. Mais à cause de la guerre en Ukraine, de la politique zéro Covid en Chine, l'industrie et le bâtiment souffrent davantage des approvisionnements comme dans une menuiserie du Pas-de-Calais, où s'est rendue Europe 1.

En raison de la guerre en Ukraine et de la politique zéro Covid en Chine, et malgré une prévision de croissance de l'économie française "modérée" de l'ordre de 0,2% au deuxième trimestre, l'industrie et le bâtiment souffrent davantage des approvisionnements. C'est le cas dans une menuiserie de Tilloy-les-Mofflaines, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais.

Dans l'atelier, le son des perceuses et des scies raisonne. Les commandes de placards, de dressing et de portes sur mesures se multiplient, mais parfois à cause des difficultés pour s'approvisionner , certains produits manquent. "Des fenêtres en aluminium, c'est compliqué à avoir actuellement", explique Bruno Voiseux, gérant de l'Artésienne de menuiserie.

Délai multiplié par trois

"Les délais s'envolent", assure-t-il au micro d'Europe 1. "Cela prend entre six et sept mois pour avoir de la menuiserie aluminium. Avant, c'était un à trois mois. On a multiplié par trois le délai." Avec pour conséquence, des retards auprès des clients.

Sur le bureau de ce patron, une pile de devis est en attente. La solution, un peu système D, qu'a mise en place ce patron, est plutôt simple : le dépannage entre artisans. "S'il y a besoin d'un coup de main en termes d'approvisionnements de panneaux, de massif, on essaie de s'entraider de cette façon entre collègues", confirme Bruno Voiseux, puisque "de toute façon, on est tous dans la même galère". Et selon ce responsable, tous les professionnels manquent clairement de visibilité sur leur stock, donc "on s'adapte". "Le carnet de commandes se remplit", affirme-t-il, "un peu en fonction de ce qu'on a."