"Air France aura besoin d'une recapitalisation", selon sa directrice générale Anne Rigail

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Ugo Pascolo , modifié à
Invitée d'Europe Soir au premier jour du reconfinement, Anne Rigail dresse un portrait sombre des comptes d'Air France. Pour la directrice générale de la compagnie aérienne, les choses sont claires : Air France va avoir besoin d'une recapitalisation. 
INTERVIEW

Plus d'1,5 milliard d'euros de perte au troisième trimestre, une baisse de 70% du chiffre d'affaires, soit 10 millions de perte par jour... La crise du coronavirus touche durement Air France. Alors que la compagnie, comme l'ensemble du secteur aérien, ne s'était pas encore remise du confinement, c'est désormais l'épreuve du reconfinement qu'il va falloir affronter. Le choc s'annonce tel que, malgré un premier plan de suppression de 7.500 postes d'ici 2022 annoncé cet été, "nous aurons besoin d'une recapitalisation", indique au micro d'Europe Soir Anne Rigail, directrice générale d'Air France. 

"Il faut injecter du capital"

"Compte tenu de nos faibles résultats, on voit qu'il va falloir renforcer notre bilan. Et ça passera par une recapitalisation" réaffirme Anne Rigail. Malgré une aide de sept milliards d'euros de l'État français pour faire face à cette crise d'une ampleur inédite, la directrice générale pointe que "la structure du bilan" de son entreprise est "tellement affaiblie qu'il faut injecter du capital". Quant à savoir d'où proviendra cet argent, Anne Rigail reste floue, mais l'État français est un "actionnaire de référence de la compagnie" et détient 14,2% du capital d'Air France...

Un retour vers un trafic normal d'ici à 5 ans ?

La directrice générale ne s'avance pas plus sur la date à laquelle le secteur aérien pourra retrouver des couleurs et un trafic normal. "Bien malin celui qui pourra dire si l'on retrouvera un trafic pré-coronavirus en 2023, 2024 ou 2025." Et de préciser, alors que jusqu'au reconfinement plus de la moitié des avions d'Air France étaient cloués au sol : "Le jour où on aura retrouvé 80% du trafic de 2019 [avant le Covid-19, ndlr] on sera déjà dans une situation bien meilleure que celle que nous connaissons aujourd'hui."