Air France-KLM : la nomination de Benjamin Smith "choque tout le monde", estime Alexis Corbière

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Alexis Corbière se dit choqué par la nomination de Benjamin Smith à la tête d'Air France-KLM, en raison du salaire que le patron canadien va percevoir.
INTERVIEW

"Une somme totalement délirante." Voilà comment Alexis Corbière a qualifié le salaire de Benjamin Smith, nouveau directeur général d'Air France-KLM. Le patron canadien gagne trois fois plus que son prédécesseur, soit plus de quatre millions d'euros par an.

"Tout cela n'a aucun sens." "Ça me choque, je crois que ça choque tout le monde", a réagi le député LFI dans la matinale d'Europe 1, samedi. Il rappelle notamment que, "pendant près d'une décennie, il y a eu des gels de salaires à Air France", ce qui a provoqué la grève chez les salariés.

Alors que "l'entreprise a redressé la tête", ces derniers ont réclamé "une meilleure répartition des richesses produites par l'ensemble du travail de tout le monde", ce que la direction précédente a refusé : "Vous avez un nouveau PDG qui arrive et avant qu'il ait seulement ouvert un dossier, dit quoi que ce soit, pris une seule mesure, il voit lui-même sa rémunération tripler. (...) Tout cela n'a aucun sens." "Les salariés jugent ça comme un bras d'honneur, une forme de mépris", lâche Alexis Corbière.

Benjamin Smith "n'est pas le sauveur suprême". Par ailleurs, "cet homme s'est illustré, quand il était au Canada dans son travail précédent, par des mesures drastiques de suppression de personnel", souligne le député. "Ce monsieur n'est pas le sauveur suprême. Il a sans doute beaucoup de talent. Mais je ne crois pas qu'il y ait des gens comme ça qui vont sauver des situations", ajoute-t-il tout en reconnaissant qu'"il y a des mesures à prendre, sans aucun doute".

"On va voir ce qu'il va faire mais je pense que ce qu'il va faire va être comme toujours : compression de personnel, il va licencier des gens, il va augmenter la rentabilité. Les grandes idées de ces soit-disant patrons géniaux sont assez banales en vérité. C'est toujours faire travailler plus les salariés, augmenter la productivité", estime enfin Alexis Corbière.