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À l'heure des soldes, "on pourrait produire et vendre moins de vêtements, mais mieux"

Thibaud Le Meneec . 2 min

La sociologue Majdouline Sbai, spécialiste du secteur de l'habillement, dénonce le "gaspillage vestimentaire" qui conduit à une dégradation de l'environnement.

Près de six ans après l'effondrement du Rana Plaza, qui a provoqué la mort de 1.127 ouvriers de l'industrie textile , le secteur a-t-il tourné le dos à "la course folle de la mode rapide" ? Pas vraiment, selon la sociologue Majdouline Sbai, auteur de Une mode éthique est-elle possible ? et invitée d'Europe 1, vendredi : la prise de conscience ne semble pas avoir eu lieu au niveau mondial, comme elle l'a expliqué au micro de Matthieu Noël .

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La moitié des vêtements jamais portée. En 15 ans, la durée de vie des vêtements a été réduite d'un tiers et la moitié d'entre eux n'est jamais portée. "Ces chiffres illustrent bien ce qu'est le gaspillage vestimentaire", insiste la spécialiste du secteur de l'habillement. Au niveau personnel, "un tiers de ce que nous avons dans le placard" n'est pas porté.

 

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>> De 5h à 7h, c’est "Debout les copains" avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

La fast fashion a donc gagné, avec des collections sans cesse renouvelées. L'environnement, lui, fait les frais de cette course effrénée : "L'industrie de la mode émet plus de gaz à effet de serre que le transport aérien et le transport maritime international", tandis qu'il faut 10.000 litres d'eau pour produire un jean, et 3.000 litres pour un tee-shirt.

" Depuis 10 ans, le marché français de l'habillement s'est réduit de près de 15% "

Du mieux en France ? Un sombre constat, que la sociologue tient pourtant à nuancer : "Depuis 10 ans, le marché français s'est réduit de près de 15% et pour plusieurs raisons, les gens achètent moins de vêtements", raconte la spécialiste du spécialiste du secteur de l'habillement. "A peu près 30% de ces consommateurs qui achètent moins de vêtements le font pour des raisons écologiques, d'engagement social."

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C'est donc désormais aux marques de s'adapter en produisant l'ensemble de leurs collections de manière éthique et responsable. "On pourrait produire et vendre moins mais mieux", appuie Majdouline Sbai. Comment ? Il faut "réinvestir la façon dont on produit les vêtements" et "changer l'offre pour qu'elle réponde à des standards de base en matière de respect de l'environnement et de l'homme".

Comment faire les soldes de manière éthique ?

Pour Majdouline Sbai, il faut d'abord "réfléchir avant d'acheter" au lieu de se ruer sur les rabais proposé dans les magasins ou en ligne. Vous avez décidé de franchir le pas et d'acheter ces chaussures ou ce manteau ? Il faut maintenant "se tourner vers les marques qui sont transparentes, avec une vraie traçabilité", conseille la sociologue, qui envisage aussi le marché de la seconde main, "un bon vivier de solutions pour s'habiller chic et éthique".

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