Ségolène Royal laisse les camionneurs en plein brouillard

Ségolène Royal veut également instauré une vignette pour les camions qui entrent en France.
Ségolène Royal veut également instauré une vignette pour les camions qui entrent en France. © REUTERS
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Pascal Berthelot et , modifié à
WARNING - Les débuts de pistes de Ségolène Royal pour remplacer l'écotaxe semblent difficilement applicables et entretiennent la confusion.

C'est dit, Ségolène Royal ne veut pas de l'écotaxe. Mais que mettrait-elle à la place ? Soucieuse de ne pas frustrer les écologistes et de trouver de l'argent pour financer les routes françaises, la ministre de l’Écologie réfléchit à des solutions pour que les camions qui traversent l’Hexagone mettent la main à la poche. Pas si simple...

Ce que propose Ségolène Royal. La ministre de l’Écologie a, dans un premier temps, évoqué une taxe sur les sociétés d'autoroute… à condition de trouver un moyen "d'obliger les camions étrangers à prendre l'autoroute plutôt que les routes". "Leurs bénéfices (des sociétés d'autoroutes) vont augmenter. L’État sera donc légitime à réclamer une part du gâteau", a-t-elle déclaré, sans donner davantage de précisions, mardi sur BFMTV/RMC.

Ségolène Royal veut également instaurer une vignette pour les camions qui entrent en France. D'où l'idée de mettre en place "une vignette à la frontière" sur le modèle suisse destinée aux camions étrangers. Le but : éviter qu'ils encombrent les routes et traversent le pays sans participer aux financements des infrastructures.

Des pistes crédibles ? Le hic : la plupart de ces pistes, qui ne sont pour l'heure qu'au stade d'ébauche, semblent difficiles à mettre en œuvre. Selon une directive européenne de 1999 sur la taxation des transports routiers, il est interdit de contraindre des camions à prendre une route plutôt qu'une autre et d'effectuer des "discriminations selon la nationalité, la destination ou l'origine du transporteur".

Personne n'a été consulté. Résultat, les transporteurs routiers, pour qui ces pistes semblent techniquement difficiles à mettre en œuvre, n'y comprennent rien et réclament des précisions. "Nous demandons une clarification de la part du gouvernement. Les entreprises n'en peuvent plus de l'incertitude", prévient Nicolas Polissen, délégué général de la Fédération national des transporteurs routiers, qui déplore que personne n'ait été consulté par Ségolène Royal.

Contacté par Europe1, la ministre de l’Écologie refuse de s'expliquer davantage. Ses collaborateurs sont, eux aussi, aux abonnés absents. Et le secrétaire d’État aux transports fuit tout simplement les journalistes.

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