Coup d'envoi. La réforme de la retraite est sur les rails. Jean-Marc Ayrault reçoit jeudi les organisations syndicales et le nouveau patron du Medef, Pierre Gattaz. Avec un objectif : sonder le terrain pour évaluer les marges de manœuvre. Les réunions avec les partenaires sociaux doivent durer tout l'été, avant la présentation d'une réforme en Conseil des ministres courant septembre.
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Les Français pas prêts à manifester. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les syndicats auront le plus grand mal à obtenir gain de cause. Ils ne bénéficient pas en effet du franc soutien de la part des Français, qui semblent résignés à partir plus tard à la retraite : selon un récent sondage de l'institut CSA*, six personnes sur dix considèrent qu'elles devront travailler jusqu'à 65 ans. Beaucoup de salariés ne semblent pas prêts aujourd'hui à descendre dans la rue pour défendre les règles actuelles.
La retraite des fonctionnaires, sujet sensible. Si la majorité des Français ne semble pas vouloir manifester, un sujet reste explosif : celui de la retraite des fonctionnaires. Les syndicats ont déjà averti qu'ils seraient intraitables sur cette question. Mais là encore, ils marchent sur des œufs : "C'est un sujet délicat à gérer pour les syndicats. Très vite, leur position pourrait apparaître comme corporatiste", explique Céline Bracq, de l'institut de sondage BVA. "86 % des salariés du privé considèrent qu'il faut revoir le calcul des retraites des fonctionnaires. Ne pas y toucher se considéré comme une injustice par les Français".
* Sondage réalisé par téléphone les 8 et 9 janvier, auprès d'un échantillon de 1.009 personnes sélectionnées selon la méthode des quotas