Renault espionné par des professionnels

Renault a confirmé avoir été victime d'une filière professionnelle d'espionnage, mais n'a pas commenté la piste chinoise, tout comme Eric Besson.
Renault a confirmé avoir été victime d'une filière professionnelle d'espionnage, mais n'a pas commenté la piste chinoise, tout comme Eric Besson. © MAXPPP/EUROPE 1
  • Copié
, modifié à
Le constructeur auto pointe “une filière organisée internationale", Eric Besson ne confirme pas.

Renault a bien été victime d’espionnage industriel en lien avec l’étranger, mais elle n’a pas perdu de secret technologique majeur, selon le numéro deux de l’entreprise. Le constructeur automobile français est "victime d'une filière organisée internationale" mais n'a pas perdu de secret technologique majeur, a précisé Patrick Pélata au Monde dimanche et aux Echos lundi.

"Nous sommes arrivés à la conclusion que nous étions face à un système organisé de collecte d'informations économiques, technologiques et stratégiques pour servir des intérêts situés à l'étranger", a affirmé Patrick Pélata, avant d’ajouter : "Il s'agit en l'espèce d'un travail de professionnels". Des transactions suspectes auraient été découvertes sur des comptes suisses, rapporte lundi Les Echos.

"Aucune pépite technologique" dérobée

"Nous avons fait le point avec nos équipes techniques (...). Les choses sont claires: aucune pépite technologique, stratégique sur le point de l'innovation, n'a pu filtrer en dehors de l'entreprise, y compris les presque 200 brevets déposés ou en cours de dépôt", a poursuivi le numéro 2 de Renault.

"En revanche nous estimons que des informations sur l'architecture de nos véhicules, sur les coûts et le modèle économique du programme (de voiture électrique) peuvent avoir fuité", a expliqué Patrick Pélata, avant d’ajouter : "C'est grave mais moins que si le préjudice avait porté sur la technologie".

Silence sur la piste chinoise

Le groupe Renault n’a en revanche pas commenté les affirmations de la presse selon laquelle la Chine serait à l’origine de l’espionnage industriel. Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a adopté la même posture, samedi matin sur Europe 1.

"A ce stade, moi je ne peux pas l'affirmer et seule une enquête contradictoire pourrait le dire", a-t-il affirmé.

"Je ne confirme pas et je ne suis pas qualifié pour le faire", a martelé Eric Besson :

Ce sont des brevets sur des batteries de véhicules électriques, "en attente d'être déposés", qui auraient été volés, selon le site LePoint.fr, qui ajoute qu’un "sous-traitant automobile français" aurait "servi d'intermédiaire entre eux et des interlocuteurs chinois".

Un des cadres a été convoqué

Un des trois cadres dirigeants mis à pied par Renault est convoqué mardi pour un entretien, a appris l'agence France-Presse samedi de sources concordantes. Il pourrait s'agir d'une étape préalable à un éventuel licenciement.