Renault : accord avec les cadres accusés à tort

Matthieu Tenenbaum, Bertrand Rochette et Michel Balthazard (de gauche à droite) avaient été licenciés à tort.
Matthieu Tenenbaum, Bertrand Rochette et Michel Balthazard (de gauche à droite) avaient été licenciés à tort. © MAXPPP
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avec Mélanie Taravant , modifié à
Parmi les quatre cadres licenciés, dont trois récemment, deux vont réintégrer l’entreprise.

Secoué depuis janvier par un faux scandale d'espionnage, le groupe Renault espère tourner la page. Après la démission lundi de son numéro deux, Patrick Pélata, ainsi que le débarquement de six autres responsables, la direction est parvenue à trouver un accord avec les avocats des cadres licenciés à tort.

"Nous avons trouvé un accord sur les modalités de l’indemnisation. Ça a été approuvé par l’ensemble des membres du conseil d’administration. Pour Michel Balthazard, il s’agit indéniablement d’une satisfaction de ce côté-là", a réagi Xavier Thouvenin, l’avocat de Michel Balthazard, au micro d’Europe1.

Des discussions en cours

Dans le détail Michel Balthazard, 56 ans, et Bertrand Rochette, 50 ans, ont fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas réintégrer l'entreprise.

Matthieu Tenenbaum devrait quant à lui reprendre sa carrière au sein du groupe. Des discussions sont actuellement en cours pour déterminer quelle place occupera le jeune ingénieur de 33 ans, qui était directeur adjoint du programme sur les voitures électriques au moment de son éviction.

Philippe Clogenson, 52 ans, un autre ancien cadre de Renault injustement accusé de corruption dès décembre 2009, va être lui aussi réintégré en tant que directeur business-développement chez Renault Consulting, selon les informations recueillies par Europe 1. Il a signé une transaction prévoyant par ailleurs une indemnisation de son préjudice moral.

"Des montants raisonnables"

Le montant total des indemnisations est estimé entre 5 et 10 millions d'euros, selon une source anonyme proche du dossier. Cette somme devrait être couverte grâce aux bonus et stock options auxquels les dirigeants impliqués dans le fiasco ont renoncé, comme l’avait annoncé Carlos Ghosn en mars dernier.

Mais le montant exact des indemnisations reste encore une inconnue du dossier. "Les sommes qui ont été annoncées dans la presse sont inexactes. On est bien en-dessous de ces sommes-là", prévient l’avocat Me Thouvenin. Et de résumer : "on considère que Renault a été tout à fait correct et a choisi d’être raisonnable. Nous avons également choisi d’être raisonnable. Donc les montants sont tout à fait raisonnables".