Pause fiscale : vers une hausse de la prime pour l'emploi ?

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www.boursier.com , modifié à
Dès l'an prochain...

La prime pour l'emploi (PPE), attribuée aux ménages les plus modestes, pourrait augmenter l'an prochain, afin de respecter la promesse de "pause fiscale" faite par le gouvernement... Le ministre de l'Emploi, Michel Sapin, a ainsi affirmé hier sur 'France 5' que la proposition est "sur la table", tout en précisant cependant qu'"aucune décision" n'avait encore été prise... Il a ainsi confirmé des informations du 'Journal du dimanche' selon lesquelles la PPE pourrait être relevée purement et simplement, ou bien les conditions pour y avoir droit pourraient être élargies. Pouvoir d'achat La PPE est actuellement versée à 6,3 millions de foyers pour un montant moyen de 436 euros par an, venant soit en réduction d'impôt, soit en chèque du Trésor public pour les ménages non imposables. La mesure permettrait de soutenir le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes, qui subiront de plein fouet d'autres mesures (hausse de la TVA, relèvement des cotisations retraite...) Le coup de pouce serait d'autant plus justifié qu'en 2011, le nombre de bénéficiaires de la PPE a chuté de 411.000 ménages en raison du gel du barème de l'impôt sur le revenu (IR), désindexé de l'inflation, et que cette tendance s'est sans doute poursuivie en 2012 avec la prolongation du gel du barème. Coup de pouce En revanche, ce coup de pouce envisagé à la PPE signifierait aussi que le gouvernement a écarté deux autres options possibles : celle d'une hausse du SMIC, et celle d'un retour à la fiscalisation des heures supplémentaires, cette dernière mesure étant pourtant plébiscitée par l'opinion. Selon un sondage Ifop, 71% des Français réclament que les heures supplémentaires soient à nouveau exonérées d'impôts et de charges sociales... Et 79% le souhaitent pour les bas salaires, selon un autre sondage BVA. Les promesses de "pause fiscale" en 2014 sont remises en cause par de nombreux experts, qui estiment que les mesures prises par le gouvernement se traduiront dans les faits par des hausses d'impôts pour les ménages. Equilibrer l'édifice L'an prochain, les Français subiront ainsi la baisse de l'avantage lié au quotient familial, la hausse de la TVA, le relèvement des cotisations retraite et des coups de rabot sur plusieurs niches fiscales (enfants scolarisés...) Pour équilibrer l'édifice, des baisses sont aussi prévues (retour à l'indexation du barème de l'IR sur l'inflation, hausse à l'étude de la PPE), mais elles ne devraient pas suffire à compenser les hausses...