PSA : un "crime social" pour les syndicats

Les syndicats ont accueilli l'annonce de PSA avec colère et amertume.
Les syndicats ont accueilli l'annonce de PSA avec colère et amertume. © MaxPPP
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avec agences , modifié à
RÉACTIONS- Syndicats et élus locaux ont eu des mots très durs après l'annonce de PSA.

L'annonce avait beau être attendue, elle a fait l'effet d'une bombe. La suppression par PSA de 8.000 postes en France, dont 3.000 sur le site d'Aulnay-sous-Bois, a été accueillie avec colère et amertume par les syndicats et les élus locaux. Jean-Pierre Mercier, délégué CGT, n'a pas hésité à parler de "crime social" à propos de la fermeture de l'usine d'Aulnay.

"La guerre est déclarée", a-t-il également lancé, ajoutant : "la lutte va démarrer maintenant". Depuis l'annonce de la décision, l'usine d'Aulnay tourne au ralenti et serait même arrêtée, d'après la CGT. "S'ils nous obligent à vendre notre peau, notre boulot, la garantie que je peux vous donner, c'est qu'on est des centaines ici à être déterminés à la vendre cher, notre peau", a affirmé Jean-Pierre Mercier à Europe 1. "On va leur faire passer l'envie de fermer des usines".

Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, l'annonce de PSA est un véritable "séisme". Il a également assuré que "dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 à 10.000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l'impact en terme d'emploi pour l'ensemble du pays".

"C'est catastrophique"

Franck Don, représentant de la CFTC, a pour sa part évoqué des annonces "dramatiques". "Nous sommes convaincus que la stratégie de montée en gamme va amplifier les pertes d'emplois en France". Quant à la suppression d'effectifs en recherche et développement, elle est pour lui "gravissime".

A Rennes, où 1.400 emplois sont concernés, Nadine Cormier, de FO, ne s'attendait pas à une telle décision et a expliqué son "choc" au micro d'Europe 1. "C'est catastrophique. Je pense que les salariés, quand ils vont partir de l'usine ce midi, ils vont en avoir gros sur la patate".

"Peur d'actes de désespoir"

Quant au maire de la ville d'Aulnay, le socialiste Gérard Ségura, il a expliqué sur Europe 1 redouter la réaction des salariés après cet "énorme coup de massue". Évoquant la "chronique d'une mort annoncée", il s'est dit "extrêmement inquiet".

"Après avoir nié pendant des mois et des mois […], cette décision brutalement annoncée aujourd'hui va créer une onde de choc chez les salariés". L'élu dit même craindre le pire : "j'ai peur d'actes de désespoir dans cette affaire".

"La gravité pour l’image de la France"

"Cette maladie française qui consiste à ce que, devant une réduction d’activité, on réduise les capacités humaines est une erreur. Tout le monde le sait. Il faut faire du financement d’activité partielle", a réagi jeudi soir Jean-Louis Borloo sur Europe 1.

"En 2008, on a répondu par un plan automobile. Je demande à ce que les pouvoirs publics, en toute confiance, avec les dirigeants de Peugeot établissent le plan de réinvestissement (du site) d'Aulnay-sous-Bois", a-t-il ajouté, avant de conclure : "il faut bien comprendre ce que serait la gravité pour l’image de la France, pour nos compétences, sur un produit aussi populaire que l’automobile si le plan social allait au bout : ce serait une absolu catastrophe.