Les Bourses finissent encore en baisse

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avec agences , modifié à
Vendredi n'a pas été mieux que jeudi sur les marchés. Le CAC 40 dévisse de 1,92%.

L'accalmie aura été de courte durée: après un timide rebond en début de semaine et la montée au front du tandem Merkel-Sarkozy, les Bourses mondiales ont de nouveau été balayées par un vent de panique alimenté par une croissance atone et des craintes sur les banques. Après un nouveau jeudi noir, les Bourses sont en effet restées fébriles vendredi, alternant début de journée catastrophique, embellie peu après midi et rechute en fin de journée.

A Paris, le CAC 40  a rapidement plongé de plus de 3% à l'ouverture, repassant au-dessous de la barre symbolique des 3.000 points. Après être repassé dans le vert en milieu de journée, le CAC 40 a rechuté pour finir en baisse de 1,92%. Même tendance sur les autres places européennes : Londres (-1,01%), Francfort (-2,19%), Madrid (-2,11%), Milan (-2,46%) et Lisbonne (-0,33%) finissent tous en net recul, malgré une embellie ne milieu de journée.

En Asie, les Bourses ont aussi trébuché vendredi matin : - 2,51% à Tokyo à la clôture, - 3,08% à Hong Kong, -0,98% à Shanghai. En séance, Sydney perdait 3,51% et Séoul a même plongé de 6,22%. Signe de l'inquiétude ambiante, l'or a atteint un nouveau sommet historique, grimpant à plus de 1.860 dollars l'once.

Les raisons de la panique

L'hypothèse d'une nouvelle poussée de fièvre irrationnelle ne suffit pas à expliquer l'ambiance actuelle. En réalité, une accumulation de petits indices a ravivé les craintes sur la solidité des banques européennes alors que la crise de la dette publique pèse encore et toujours sur le secteur. Beaucoup d'investisseurs craignent une panne de la croissance économique américaine qui, associée à la vague de rigueur en Europe, laisse présager des mois difficiles.

Ces inquiétudes "auraient dû apparaître bien avant", a commenté Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, sur Europe 1. "On savait qu'on aurait un ralentissement brutal de l'activité au deuxième semestre 2011, en réalité on s'est aperçus que ceci était plus rapide que prévu", a-t-il décrypté. Jean-Hervé Lorenzi note en outre que "le système bancaire ne s'est pas renouvelé depuis trois ans, ce qui pose un problème de crédibilité de ce secteur".

C’est désormais un scénario semblable à celui de septembre 2008, avec la faillite de Lehman Brothers aux États-Unis, qui est envisagé. Tétanisées et inquiètes de la santé de leurs consœurs, les banques avaient alors cessé de se prêter de l'argent entre elles, asséchant l'approvisionnement en liquidités et grippant l'activité économique. Ce cercle vicieux avait débouché sur la pire récession mondiale depuis 1945.