Laurence Parisot évoque une "inquiétude immense" des entreprises

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www.boursier.com , modifié à
La patronne du Medef a sévèrement critiqué plusieurs réformes à venir du gouvernement dans sa conférence de presse mensuelle...

"Parmi les chefs d'entreprise français, européens, mondiaux : notre inquiétude est immense". La présidente du Medef, Laurence Parisot, a donné le ton dès le début de sa conférence de presse mensuelle, ce mardi. Premier objet de crainte à ses yeux : "La zone euro et l'Europe. Nous voulons lancer un appel politique pour une plus grande intégration", a-t-elle déclaré, reprise sur le compte Twitter du Medef. Plaidant une nouvelle fois pour la création "d'Etats-Unis d'Europe", elle a demandé la mise en place d'une "voix unique pour contrebalancer les puissances des autres régions du monde". Il faut selon elle "faire le choix d'un groupe leader (élus européens, représentants de la société, des gouvernements ...) et que ce groupe fasse des propositions", a-t-elle ajouté. La patronne du Medef a répété son inquiétude pour les entreprises françaises, assurant que "de partout les mêmes informations remontent : chute des carnets de commande, des marges, gel des embauches". Elle a fait part de sa crainte d'un "étranglement programmé avec l'addition de l'incertitude européenne et des projets gouvernementaux. L'occasion pour elle de se saisir de la polémique sur le futur taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, lancée par le Premier ministre britannique David Cameron. Ce dernier s'est dit prêt à accueillir les sociétés françaises "sur un tapis rouge", devant une assemblée de dirigeants d'entreprises en marge du G20, au Mexique. Laurence Parisot a rappelé qu'elle ne voulait pas "que les entreprises françaises marchent sur ce tapis rouge (...). Je veux des entrepreneurs qui puissent multiplier des projets sur notre territoire", a-t-elle déclaré lors de cette conférence. Même jugement à l'égard de la future taxe à 3% sur les dividendes : "Je ne comprends pas comment (cette mesure) peut améliorer le financement des entreprises", a déclaré Laurence Parisot, ajoutant que "cette taxe réduit la rémunération du risque pris par les investisseurs et incite donc moins à l'investissement !". "Comment peut-on regretter l'absence d'entreprises moyennes comme en Allemagne et en même temps s'attaquer à ce qui en permettrait l'émergence?", s'est-elle encore interrogée. "Si on ne comprend pas tout cela, c'est qu'on ne veut pas voir la réalité !". "Nous formulons nos voeux de réussite à tous les nouveaux députés. Leur réussite sera la nôtre. Tous dans le même bateau", a-t-elle lancé aux nouveaux élus à l'Assemblée nationale...