La puissance de Casino Monoprix gêne la Concurrence

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www.boursier.com , modifié à
L'Autorité de la concurrence a décidé de lancer une enquête approfondie...

La prise de contrôle exclusif de Monoprix par Casino gêne l'Autorité de la Concurrence... Cette dernière a pris la décision d'ouvrir une enquête approfondie et l'a été notifié le 6 février dernier. Le régulateur, après son examen initial, estime que l'opération soulève des doutes sérieux d'atteintes à la concurrence, car elle renforcera la position du distributeur sur plusieurs zones de chalandise à Paris, où foisonnent les Monoprix, Monop', Casino, Franprix et Leader Price. Au cours de son examen approfondi, dit de "phase 2", qui dure théoriquement 65 jours, l'Autorité procèdera à une consultation élargie des acteurs du marché sur la situation de la concurrence dans les zones concernées et notamment sur la question de la pression concurrentielle exercée sur les supermarchés de Paris par les autres formes de commerce alimentaire ainsi que par les hypermarchés de la proche banlieue. Casino et le Groupe Galeries Lafayette avaient formalisé un accord l'été dernier, en vue du rachat des parts du second par le premier, pour un montant de 1,175 milliard d'euros. Déjà des tensions Les relations entre Casino et l'Autorité de la Concurrence ont déjà connu quelques tensions. En janvier 2012, le régulateur, saisi par la Ville de Paris, avait estimé que Casino dépassait 60% de parts de marché dans la capitale (61,7% précisément), trois fois plus que son principal concurrent sur place, Carrefour. Ces données intégraient déjà Monoprix. Des chiffres contestés par Casino, estimant de son côté que sa part de marché à Paris intra-muros n'excédait pas 38,5%, sur la base de trois études (Kantar Worldpanel, Mapp et INSEE). Casino estimait en effet que l'Autorité de la Concurrence n'avait pas intégré dans son calcul les dépenses dans le commerce traditionnel, les commerces spécialisés, le e-commerce alimentaire, les marchés ouverts et les hypermarchés de périphérie. Le groupe avait aussi souligné à l'époque que le régulateur avait reconnu que ses positions avaient été bâties sur ses seuls mérites, alors que la concurrence dédaignait la capitale.