La malédiction de la Ferrari 458

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Le dernier modèle de la firme italienne s’enflamme tout seul, le constructeur enquête.

Le dernier modèle de la marque au cheval cabré affiche des caractéristiques affolantes. Moteur V8 atmosphérique, accélération de 0 à 60 en 3 secondes et une vitesse de pointe de 325 km/h : c’est un joyau de technologie que Ferrari commercialise depuis fin 2009.

Le problème, c’est que la Ferrari 458 Italia ne fait pas forte impression que dans les pages Automobile. Comme le révélait Guy Birenbaum dans sa chronique, le dernier bolide italien s’illustre aussi dans les pages "Faits divers" depuis le début de l’été, après une série d’incendies inexpliqués qui ont poussé la firme de Maranello à lancer une enquête jeudi.

Sa voiture s’enflamme en plein Paris

Le 8 juillet, un conducteur qui vient de recevoir son bolide découvre, alors qu’il roule en plein Paris, que l’arrière de sa voiture a pris feu. La voiture finit en cendres quelques minutes plus tard, sous les yeux médusés de son propriétaire.

Depuis, les témoignages de "combustion spontanée" se multiplient sur le net, la presse britannique en a déjà recensé une dizaine. Ferrari n’en dénombre pour l’instant que quatre : l’incendie à Paris, ainsi que trois autres cas : le 14 juillet sur une route de montagne suisse, le 18 août en Californie, et plus récemment en Chine, dans la région de Shanghai.

Pour ces quatre cas reconnus, la conduite du pilote ne semble pas être en cause, les voitures n’ayant eu aucun accident avant de s’enflammer.

Ferrari enquête

"On préfère récolter toutes les informations pour réaliser une enquête vraiment approfondi", temporise un porte-parole de Ferrari en France au micro d’Europe1.fr, avant de regretter que cette affaire ait été "surmédiatisée". "Mais on prend les choses très au sérieux", s’empresse-t-il d’ajouter.

La clientèle commence à poser des questions sur cette série noire, sans pour autant bouder le dernier modèle. D’autant que ce problème est "minime sur l’ensemble de la production de Ferrari", rappelle le porte-parole de la marque.

Un problème de conception ?

Pour un modèle commercialisée à partir de 162.900 euros, le risque de voir sa voiture prendre feu n’est pas anodin. Laurent André, spécialiste des Ferrari chez Sport Auto a testé plusieurs fois la voiture. Ce dernier n’a constaté aucune anomalie et n’a qu’une certitude : "le feu prend au niveau de l’aile arrière gauche de la voiture".

Lionel Froissart, journaliste chez Libérationet auteur de l’ouvrage Le mythe Ferrari, soulève pour Europe1.fr une hypothèse : "c’est un très gros moteur qui développe beaucoup d’énergie et de chaleur. Or les nouveaux modèles abritent toujours plus de pièces dans un espace toujours plus réduit". Un défaut de conception pourrait alors favoriser les embrasements, provoqués par la trop grande proximité entre certaines pièces sensibles.

Seule certitude, la voiture s’enflamme toute seule et quand ce n’est pas le cas, elles semblent jouer de malchance. Le 9 juillet, l’aéroport londonien d’Heathrow voit transiter une 458 Italia en provenance d’Arabie Saoudite. Mais le bolide n’a pas le temps d’arriver à destination : l’entrepôt où est stockée la voiture s’enflamme. De là à y voir une malédiction…