L'aide du Qatar aux banlieues attendra

Le Qatar, qui s’était engagé à lancer un fonds d'investissement de 50 millions d'euros pour aider les habitants des banlieues françaises, a décidé de reporter cette initiative à la fin des élections en France.
Le Qatar, qui s’était engagé à lancer un fonds d'investissement de 50 millions d'euros pour aider les habitants des banlieues françaises, a décidé de reporter cette initiative à la fin des élections en France. © MaxPPP
  • Copié
FF avec AFP
L’investissement, d’un montant de 50 millions d’euros, interviendra après les élections françaises.

Il faudra patienter jusqu'au mois de juin. Le Qatar, qui s’était engagé à lancer un fonds d'investissement de 50 millions d'euros pour aider les habitants des banlieues françaises, a décidé de reporter cette initiative à la fin des élections en France.

"Le Qatar était pressé de lancer son fonds, mais les autorités françaises lui ont demandé d'attendre après les élections présidentielle et législatives", a précisé une source proche du dossier au site du Figaro.

Financer des projets solides et sérieux

L'Association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld) avait initialement obtenu cet engagement de l’émirat après une mission au Qatar à l’automne dernier. Elle "a souhaité que cette initiative ne soit pas instrumentalisée par les partis politiques", a expliqué son président Kamal Hamza, conseiller municipal UMP de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis, après l’annonce du report. "Nous voulons que cela se fasse dans l'apaisement et pas dans la polémique", a-t-il ajouté

L’objectif du projet consiste à financer des projets économiques portés par des habitants des banlieues de France. En décembre dernier, l'ambassadeur de l'émirat à Paris, Mohamed Jahan Al-Kuwari avait expliqué qu'il ne s'agissait pas de "charité" mais de mise en place de partenariats dans des projets "sérieux" et "solides". Une commission d'experts devait être installée pour évaluer les projets.

Une initiative controversée

Le projet qatarien a toutefois fait l'objet de critiques, notamment de Marine Le Pen. "Il y a une influence très forte de pays étrangers qui souhaitent le développement du fondamentalisme musulman", a ainsi déclaré mercredi la présidente du Front national.  "Je m'étonne très fortement des liens d'amitié entre Nicolas Sarkozy et l'émir du Qatar que l'on a laissé investir 50 millions d'euros dans les banlieues françaises", a ajouté Marine Le Pen sur France Info.

Samedi, une petite centaine de jeunes militants identitaires du Projet Apache ont manifesté place de l'Opéra à Paris contre "le rachat de la France par le Qatar".

A l’inverse, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a qualifié cette initiative d'"effort salutaire dès lors qu'il n'y pas d'exigence particulière de toute nature".

Un partenaire privilégié de la France

Depuis quelques mois, le Qatar est devenu un partenaire économique et financier privilégié de la France.  Il multiplie les investissements dans le secteur industriel mais aussi dans le sport ou la télévision. Après avoir pris les rênes du Paris-Saint-Germain il y a moins d’un an, l’émirat vient de racheter 1% de LVMH, 2% de Total et a porté à 12,8% ses parts dans Lagardère. Il s’apprête également à lancer en juin prochain deux chaînes d’Al-Jazira, dédiées au sport.