Florange : "toujours les mêmes qui perdent"

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Sophie Amsili et Alcyone Wemaere, avec Frédéric Michel à Florange , modifié à
Les responsables syndicaux et le maire de Florange demandent des précisions sur l'accord.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a annoncé vendredi soir qu'un accord avait été signé avec ArcelorMittal pour sauvegarder les 630 emplois menacés à Florange. Les mines étaient défaites et graves samedi matin à Florange : "c'est le pire scénario que l'on pouvait imaginer", a ainsi expliqué un sidérurgiste au journaliste d'Europe1 présent sur place. Les syndicats n'ont pas accueilli la nouvelle avec plus d'enthousiasme.

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"C'est toujours les mêmes qui perdent"

La CGT écoeurée. "Comment aujourd'hui, après Gandrange, peut-on faire confiance à un homme qui n'a jamais tenu ses promesses?", a fait mine de s'interroger le porte-parole de la CGT, Lionel Buriello, au micro d'Europe1 samedi matin. "Faire confiance à un mec comme Mittal, je ne comprends pas", a t-il poursuivi. "La nationalisation, on y croyait vraiment et puis voilà : le coup de Trafalgar ! Ils font confiance à un capitaliste, c'est toujours les mêmes qui perdent", a ajouté le syndicaliste.

lakshmi mittal, arcelormittal

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Une "trahison" pour la CFDT qui exige une réunion tripartite. Edouard Martin, leader CFDT de Florange, s'est dit "déçu" par cet accord. "On a un sentiment de trahison parce qu'on a l'impression de revivre Gandrange en 2008", l'aciérie qui avait fermé malgré la promesse du président Nicolas Sarkozy, explique-t-il sur iTélé. "On est déçu parce qu'on n'a aucune confiance en [M. Mittal], poursuit Edouard Martin, Nous redoutons que [ce soit] une reculade pour mieux sauter demain." La CFDT "exige une réunion tripartite gouvernement-syndicats-direction"et "un échéancier des investissements". Le syndicat "exige" également que l'ensemble des salariés, y compris les sous-traitants et les intérimaires du site, aient une activité" et "que les travaux de rénovation des hauts-fourneaux démarrent tout de suite".

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FO "soulagé" mais "prudent". "Aujourd'hui on a fait faire marche arrière à M. Mittal, il a compris qu'il pouvait pas faire ce qu'il voulait à Florange. C'est une victoire pour nous sans conteste", s'est félicité pour sa part Walter Brocoli au micro d'Europe 1. "On est heureux, soulagés pour la région, pour la vallée, pour tous les salariés qui se sentaient malheureux." Frédéric Souillot, secrétaire fédéral de FO Métaux se montre plus prudent : "Je suis satisfait qu'ArcelorMittal fasse fonctionner la totalité du site tout en faisant Ulcos (le projet de "sidérurgie propre", ndlr) mais j'aimerais connaître ce qu'il y a exactement dans l'accord."

"Monsieur Mittal ne nous a pas habitué à tenir ses engagements"

Le maire de Florange "sceptique". Le maire socialiste de Florange, Philippe Tarillon, s’est lui aussi dit "sceptique". Il a qualifié l’accord "d’acceptable dans son principe" mais se demande où sont "les assurances que cette parole sera tenue". "Sur le papier, les choses sont positives : il n'y a pas de plan social, il n'y a pas de fermeture d'installation (...) ceci étant je comprends la réaction des syndicats car Monsieur Mittal ne nous a pas habitué à tenir ses engagements", a-t-il encore déclaré sur Europe1 samedi matin.