Florange : les syndicats sont "mitigés"

La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du comité central d'entreprise extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement
La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du comité central d'entreprise extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement © MAXPPP
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ArcelorMittal a tenté jeudi de défendre l'accord conclu avec le gouvernement lors d'un CCE.

# L'essentiel

• Deux syndicats claquent la porte. La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du CCE extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe et le gouvernement, pour manifester leur rejet "catégorique". Selon eux, cet accord "enterre la filière liquide"... et les hauts fourneaux de Florange par la même occasion.

• Les autres sont mitigés, mais restent à la table des négociations. À l'issue de la réunion, la CFDT et la CFE-CGC, qui sont restés jusqu'au bout, semblent, eux, avoir trouvé des points d'accord avec Mittal. Ils sont "rassurés" sur certains points (pas de licenciements et des investissements pour Florange, absence de plan social en Basse-Indre...) mais la CFDT regrette des "zones d'ombre" (Ulcos, survie des hauts fourneaux...) et se dit "mitigée".

• Florange serait rentable ? La CFDT avait dégainé quelques heures plus tôt un document interne au groupe affirmant que Florange est l'un des sites les plus rentables. Mittal a démenti et invoque des coûts de production surélevés.

# Les articles à lire

• Florange serait-elle rentable?

• Que dit vraiment l'accord ?

• Mittal est-il de bonne foi?

• Les hauts fourneaux pourront-ils être rallumés?

• Ulcos : "Mittal et le gouvernement mentent"

# Le minute par minute

• 22h. Ce live est maintenant terminé. Merci de nous avoir suivi, la rédaction d'Europe1.fr vous souhaite une bonne soirée!

• 21h50. Un dialogue "constructif" pour Mittal. Là où la CFE-CGC a relaté des débats "âpres, difficiles et tendus", Mittal a vu un "climat de dialogue constructif", selon un communiqué publié jeudi soir. Le groupe "regrette le refus de la CGT et de FO d’y assister et espère que leurs représentants reviendront rapidement participer aux prochaines rencontres". La direction l'assure : les engagements de l'accord seront tenus. Accord qu'elle juge "à la fois positif, équilibré et stratégique". Enfin, "le projet Ulcos reste un projet important pour ArcelorMittal car il permet de développer de nouvelles solutions adaptées aux enjeux du changement climatique", avance le communiqué.

21h30. Edouard Martin doute toujours. Pour Edouard Martin, délégué CFDT à Florange, interrogé par France TV, "ArcelorMittal est toujours à reculons sur le projet Ulcos et l'objectif pour les salariés reste le même, redémarrer le projet liquide." Un peu plus tôt, la CFDT ArcelorMittal s'était dit "en partie rassurée" mais avait reconnu qu'il restait "des zones d'ombre."

• 20h00. Du noir et du blanc dans l'accord. La CFDT et la CFE-CGC sont sorties "plutôt rassurées" de la réunion, selon les informations recueillies par Europe 1. Lakshmi Mittal leur a garanti qu'aucun licenciement ne sera effectué, qu'aucun salarié ne sera poussé vers la retraite anticipée sans son accord, que des investissements stratégiques continueront d'être entrepris à Florange et que le site de Basse-Indre ne subira pas de plan social malgré un transfert d'activité vers celui de Moselle. ArcelorMittal promet par ailleurs d'investir 15 millions d'euros sur 5 ans sur ce site de Basse-Indre et a détaillé une liste d'investissements précis sur Florange.

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Du côté des points noirs, les deux syndicats regrettent que les hauts fourneaux soient mis sous cocon pendant cinq ans, sans garantie qu'ils pourront techniquement être redémarrés après tout ce temps. "Il reste des zones d'ombre", comme "Ulcos, le consortium" autour de ce projet de captage-enfouissement de CO2 et les hauts fourneaux, la filière liquide reste "le point d'achoppement", a noté Jean-Marc Vécrin de la CFDT.

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• 19h30. Le front syndical se lézarde. Selon les informations d'Europe1, la CFDT et la CFE-CGC sont restées jusqu'au bout de la réunion, durant laquelle le PDG Lakshmi Mittal a défendu l'accord passé avec le gouvernement sur Florange. Les deux syndicats, contrairement à FO et la CFDT qui ont claqué la porte, considèrent que certaines choses vont dans le bon sens dans cet accord. Le CCE s'est terminé à 19h15 après des débats "âpres, difficiles et tendus", a déclaré à la presse François Pagano, délégué central CFE-CGC.

A la sortie, François Pagano a indiqué que "les nombreux points d'inquiétude avaient tous été abordés, et que pour la plupart d'entre eux, des réponses avaient été apportées". "On a réussi à obtenir point par point les assurances sur le traitement de chaque salarié d'ArcelorMittal", a-t-il dit. Pour la CFDT, Jean-Marc Vécrin, délégué central, s'est dit "mitigé".
"Il y a des choses qui ont l'air positives, particulièrement le traitement social, et sur les investissements dont on a tout le calendrier, par mois et par trimestre", a-t-il déclaré.

Le front syndical se lézarde-t-il ? Il semble en tout cas y avoir deux camps : les partisans de la négociation (CFDT et CFE-CGC) et les autres, qui réclament plus de garanties sur la survie des hauts fourneaux de Florange (FO et CGT). La CFDT prévient toutefois qu'elle va "marquer Mittal à la culotte" pour qu'il respecte l'accord.

>> À lire : que dit vraiment l'accord ?

• 19h25. La gauche du PS se déchaîne. "Jean-Marc Ayrault a fait une erreur. Il fallait nationaliser Florange", a taclé jeudi soir sur Canal + la sénatrice PS de Paris, Marie-Noël Lienemann, étiquetée à gauche du parti majoritaire. "On a un gouvernement qui fait sourire madame Parisot, qui fais sourire Mr Mittal.. Qui fait pleurer les syndicats", a renchéri le Porte parole du Parti de gauche, Éric Coquerel, lui aussi lors de l'émission le Grand journal de la chaîne cryptée.

• 18h15. Fin de la grève sur le site de Basse-Indre. Les syndicats CGT, CFDT et FO de l'usine ArcelorMittal de Basse-Indre, en Loire-Atlantique, ont décidé jeudi de suspendre leur mouvement de grève, entamé lundi contre un projet de transfert d'activités de leur usine vers celle de Florange, ont indiqué FO et la CGT. "Nous reprenons le travail à partir de demain vendredi à 6h00, conformément au préavis", a indiqué à l'AFP Mikaël Eveillard, délégué CGT du site "mais le mouvement n'est que mis en pause", a-t-il précisé.

L'intersyndicale CGT, FO et CFDT du site de Basse-Indre a demandé et obtenu lors du comité central d'entreprise qui se tenait jeudi à Paris un "droit d'alerte" spécifique, autorisant la contre-enquête d'un expert indépendant sur le projet de transfert d'activités de leur site vers celui de Florange, envisagé dans le cadre d'une plus vaste réorganisation des activités du groupe en France pour sauvegarder l'emploi.

• 17h15. La CFDT et la CFE-CGC en partenaires. La CFDT et la CFE-CGC n'ont, eux, pas quitter la table des négociations. François Pagano, délégué CFE-CGC, veut "forcer Mittal à jouer le jeu". "On vient demander des investissements pour Florange", a-t-il déclaré jeudi. Pour la CFE-CGC, "le 'projet ULCOS new look', qui pourrait voir le jour à l'horizon 2018, n'est pas explicité de manière assez claire".

>> Lire aussi : Ulcos, "Mittal et le gouvernement mentent"

• 16h45. L'UMP sort son argumentaire. L'UMP publie jeudi son argumentaire en ligne, dénonçant "l'ahurissant imbroglio gouvernemental sur Florange". Et de dénoncer "l'amateurisme de l'équipe gouvernementale", "les limites des discours démagogiques face aux réalités de la crise" et "l'absence dramatique de plan et de vision crédibles pour relancer l'économie". 

• 16h30. Une aciérie électrique pour Florange? La CFE-CGC a proposé jeudi la mise sur pied d'une aciérie électrique pour redonner une capacité de production d'acier au site de Florange. Une suggestion que le syndicat présente lors du CCE. "Certes, la demande actuelle d'aciers plats carbone en Europe ne justifie pas la construction d'un four électrique à Florange immédiatement. Mais de manière à anticiper une possible amélioration du marché", la CFE-CGC sidérurgie "demande que le groupe ArcelorMittal lance dès 2013 une étude technique sur cette proposition d'aciérie électrique.

• 15h35. La CGT et FO claquent la porte du CCE. La CGT et FO d'ArcelorMittal ont claqué jeudi la porte du comité central d'entreprise extraordinaire consacré à l'accord entre le groupe sidérurgiste et le gouvernement, pour manifester leur rejet "catégorique". FO "ne reconnaît pas la légitimité de l'accord", a déclaré en sortant Norbert Cima, tandis que Philippe Verbeke (CGT) a indiqué "le dénoncer catégoriquement".

Ce dernier a dénoncé un "accord qui entérine l'arrêt de la filière liquide et impacte d'autres sites, comme celui de Basse-Indre" et a appelé le gouvernement à "rouvrir le dossier car les destructions d'outil et d'emplois menées par Mittal vont continuer". La CGT, premier syndicat du groupe ArcelorMittal, a appelé aussi "les salariés partout sur les sites en France à la mobilisation dans l'unité syndicale". Pour Norbert Cima, "Mittal et le gouvernement voudraient qu'on les suive sur un accord qui fragilise l'ensemble des sites. Est-ce qu'il a été vraiment signé cet accord?", s'est-il demandé.