Florange : la contre-attaque des syndicats

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Sophie Amsili , modifié à
Le site est l'un des plus rentables d'ArcelorMittal, selon un document interne dévoilé par la CFDT.

Les syndicats du site mosellan de Florange auront pour la première fois la possibilité d'entendre les explications de la direction ArcelorMittal jeudi lors d'un comité central d'entreprise à Paris. Mais les représentants des salariés ont déjà entamé leur contre-attaque. La CFDT a ainsi dégainé mercredi soir un document interne d'ArcelorMittal affirmant que Florange est l'un des sites les plus rentables du groupe.

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CDFT : "c'est un document qu'on aurait jamais dû avoir". "Aujourd'hui les vrais chiffres sont sur la table, commente Edouard Martin, délégué du syndicat au micro d'Europe 1. Et vous voyez qu'à Florange, on est parmi les meilleurs, au niveau de Gand et Dunkerque, qui sont aujourd'hui les deux sites références du groupe ArcelorMittal. " Le syndicat somme maintenant la direction de s'expliquer : "C'est un document qu'on n'aurait jamais dû avoir. Manque de bol, on l'a eu !"

La CFDT y voit une nouvelle raison pour "non seulement faire les investissements qui ont été négociés entre le gouvernement et Mittal, mais aller beaucoup plus loin (…) pour  démarrer les hauts-fourneaux le plus rapidement possible", ajoute Edouard Martin. " Voilà notre stratégie et nos objectifs. On ne dérogera en rien à tout ça", martèle-t-il.

En réaction, ArcelorMittal a publié un communiqué affirmant que ce document "ne contredit en rien le constat de non-rentabilité de la phase liquide de Florange et ne prouve en rien la profitabilité de cette partie du site car il ne prend pas en compte les coûts complets".

Pour la CGT, "on est plutôt dans le gros bluff". De son côté, la CGT, comme FO, refuse de participer à la commission de suivi qui doit permettre la mise en œuvre de l'accord arraché par le gouvernement au groupe ArcelorMittal. "Nous dénonçons clairement et catégoriquement cet accord, donc nous n'irons pas aux négociations ", a confirmé Lionel Burriello, le délégué CGT de Florange, sur Europe 1, dénonçant "des perspectives d'investissement ras-les-pâquerettes" et des "mesures sociales qui vont toucher 629 salariés, nos prestataires et nos intérimaires."

Quant aux propos de Lakshmi Mittal, PDG du groupe sidérurgique, qui a affirmé au Figaro, dans son édition jeudi, ne pas avoir "eu l'impression" que François Hollande "était très partant pour nationaliser Florange", ils renforcent la colère des salariés, affirme Lionel Burriello. "Qui dit la vérité ?", s'interroge-t-il. "On est plutôt dans le gros bluff. On est spectateurs de tout ça."

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