Emploi : les cadres pâtissent de la crise

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Sophie Amsili , modifié à
Les embauches ont baissé ces trois derniers mois. La situation devrait encore se dégrader ce trimestre.

La dégradation du marché de l'emploi pour les cadres s'accélère. Au troisième trimestre 2012, les embauches ont reculé pour la première fois depuis le dernier trimestre 2009, d'après le baromètre de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). 53% des entreprises interrogées déclarent avoir recruté au moins un cadre au troisième trimestre, alors qu'elles étaient 57% un an plus tôt. « Le volume total des recrutements de cadres sur l’ensemble de l’année devrait être sensiblement inférieur à celui de 2011 », pronostique Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec.

Les secteurs les plus touchés sont ceux "qui recrutent traditionnellement un volume important de cadres: activités informatiques (-7 pts), conseil et services aux entreprises (-6 pts), ingéniérie-recherche et développement (-2 pts)", précise l'étude.

Le pessimisme domine jusqu'à la fin de l'année

D'ici la fin de l'année, la situation devrait encore se dégrader selon l'association : les prévisions de recrutement, qui avaient amorcé leur baisse au deuxième trimestre, reculent encore. 49% des entreprises prévoient ainsi de recruter au moins un cadre au quatrième trimestre, contre 53% il y a un an.

La mauvaise conjoncture inquiète en effet les recruteurs. Pour 27 % d'entre eux, leur entreprise a vu sa situation économique se détériorer depuis un an. Ils étaient 20% à le penser en juin. Et le pessimisme domine : "les recruteurs sont toujours plus nombreux à penser que la situation économique de leur entreprise va continuer à se dégrader" dans les prochains mois, note l'Apec. Ils sont 28 % à le penser, deux fois plus que les optimistes. Ils n'étaient que 13% il y a trois mois.

Dans ce contexte, les entreprises préfèrent des cadres expérimentés. Parmi celles qui envisagent d'embaucher au prochain trimestre, seules 35% prévoient de recruter un jeune diplômé. "Un signe supplémentaire d’un déficit de confiance", commente l'Apec.