Emploi et croissance : "je prendrai tous les risques", assure Hollande

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RENTRÉE - Le président de la République "assume" la responsabilité des mauvais chiffres du chômage et détaille ses intentions.

En matière d'emploi, "'il y a une responsabilité, celle que j'assume", a déclaré François Hollande, lundi matin sur France Inter. Et le président de la République d'ajouter : "je ferai dans ce quinquennat tout ce que je pourrai pour que l'emploi (...) puisse être à l'arrivée le résultat que j'aurai à présenter". "J'ai été élu sur le changement. Je changerai tout ce qui bloque, empêche, freine et nuit à l'égalité et au progrès" et "de ce point de vue, je prendrai tous les risques", a déclaré le chef de l'Etat lors de cet entretien de rentrée sur la radio publique. Avec un objectif : "plus de 1% de croissance". Retour sur ses principales déclarations économiques.

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Le défi : un chômage qui ne recule pas. Les derniers chiffres officiels l'ont confirmé : le chômage continue son inexorable hausse, avec une augmentation de 0,8% du nombre de demandeurs d'emplois en octobre. "Je ferai dans ce quinquennat tout ce que je pourrai", a assuré François Hollande, avant de souligner que cette hausse a une explication naturelle : "nous avons moins de départs à la retraite que de jeunes qui arrivent sur le marché du travail, ça veut dire qu'il y a une montée continue des demandeurs d'emploi". "Il faut créer de l'activité", en déduit le président, avant d'ajouter : "la France ne peut pas en rester à une croissance molle".

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Une méthode : réformer à partir de "nos atouts". "Je vais continuer parce qu'il y a deux manières de faire de la croissance : attendre que cela aille mieux de l'étranger, c'est un choix mais ce n'est pas le mien. Tout démolir, pour qu'il n'y ait plus de modèle français, ce n'est pas mon choix. Ou alors, à partir de ce que nous sommes, de nos capacités et de nos atouts, faire en sorte que nous pussions réussir. (...) Pourquoi j'ai engagé une politique qui est sérieuse sur le plan des comptes publics ? Pour nous mettre le moins de dépendance. Pourquoi j'ai fait le pacte de responsabilité, pourquoi ai-je voulu que les entreprises puissent voir leurs charges allégées de 40 milliards ? C'est parce que je pense qu'il est important d'être le plus compétitif possible", a poursuivi François Hollande.

Une philosophie qui justifie aussi la futur loi Macron, qui vise à "libérer" la croissance et sur laquelle le président de la République compte beaucoup. "Je suis confiant", a déclaré François Hollande, avant de préciser qu'il n'envisage pas de recourir à l'article 49-3 de la Constitution auquel le Parlement ne pourrait s'opposer que par une motion de censure.

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Une promesse : pas de nouvel impôt. Pour relancer l'activité, le président de la République a également réitéré sa promesse de ne plus augmenter les impôts. "Maintenant que nous avons rétabli une partie de nos finances publiques, que nous avons lancé un plan d'économies de 50 milliards qui va s'appliquer cette année à hauteur de 21 milliards, il n'y a pas de raison de demander des prélèvements supplémentaires aux Français", a-t-il assuré. 

Mais il ne faut pas pour autant s'attendre à une baisse de la pression fiscale en 2015 : si l'activité reprend, ses bénéfices serviront d'abord à réduire les déficits. "Si la croissance est un peu supérieure" en 2015 à la prévision officielle de 1%, "cela ira à la réduction des déficits", a dit le chef de l'Etat, ajoutant toutefois que si cela "se confirmait en 2016 ou en 2017 (...) nous verrions ce que nous pourrions faire en termes de baisse de prélèvements".

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Le compte pénibilité, "ça va être simple". Le président de la République a également été interrogé sur le compte pénibilité, dont le premier volet entre en application ce lundi. Et qui ne cesse d'être dénoncé par les chefs d'entreprise, qui le jugent inapplicable car trop complexe. "Ça va être simple. Et si c'est encore trop compliqué, ça sera simplifié", a-t-il assuré, avant de poursuivre : "il ne s'agit pas que ce soit inapplicable. Moi, j'ai entendu ce qui était dit par les entreprises. Il faut que ce soit simple. Et avec les partenaires sociaux, je m'y engage".

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