Crowdfunding : et si vous rachetiez l'aéroport de Toulouse ?

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À VOUS DE JOUER - Une plateforme de financement participatif propose de racheter des parts dans le quatrième aéroport de province.

Qui va racheter l'aéroport de Toulouse-Blagnac ? L'Etat, qui détient 60% du capital du quatrième aéroport de province en termes de trafic, a mis sur le marché la majorité de ses parts, soit 49,99% du capital total. Face aux risques de le voir tomber entre les mains de fonds étrangers, la plateforme de financement participatif Wiseed, qui se présente comme le leader français du "crowdfunding", a proposé mercredi aux internautes de racheter des parts.

Des "offres déplacés". Il s’agit de "proposer aux investisseurs particuliers de racheter la part de l’Etat dans l’aéroport de Toulouse, car les offres qui ont été déposées me semblent complètement déplacées", a expliqué Thierry Merquiol, le fondateur de Wiseed, dans une interview à BFM Business. Les offres "déplacées" ? Celles de des Aéroports de Paris (ADP) dont l'Etat reste l'actionnaire majoritaire, celle de Vinci, et celle du Canadien SNC-Lavalin, associé à plusieurs fonds chinois.

Plusieurs élus et industriels locaux s'inquiètent en effet de voir l'aéroport racheté par des fonds privés. Le risque : que les tarifs de l'aéroport augmentent, s'ils ne sont plus encadrés par l'Etat. Airbus, par exemple, qui loue des pistes, des hangars et des bureaux, bénéficient par exemple de tarifs attractifs.

>> Pourquoi ce rachat inquiète ? (Ré)écoutez la chronique d'Axel de Tarlé à ce sujet :

Déjà 2.800 personnes intéressées ? "Cet aéroport a été financé par des deniers publics depuis des années, il est en super état, il est très rentable, et on va vendre cette poule aux œufs d’or", s'inquiète également le fondateur de Wiseed. Ce dernier n'a pas pour ambition que le public devienne actionnaire majoritaire. Mais il espère lever "20, 30, peut-être 50 millions d'euros". Pour l'heure, la plateforme assure avoir déjà levé 500.000 euros. Et selon BFM Business, 2.800 personnes se montrent intéressées, et proposent d'investir 7,5 millions euros au total. Pour l'heure, l'offre la plus sérieuse est celle de l'alliance sino-canadienne, qui a proposé 300 millions d'euros pour acquérir 100% du capital.