Croissance : Bruxelles table sur 0,1%

Au gouvernement Ayrault désormais de faire des arbitrages budgétaires. Image d'illustration.
Au gouvernement Ayrault désormais de faire des arbitrages budgétaires. Image d'illustration. © MAX PPP
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avec Isabelle Ory , modifié à
INFO E1 - L'officialisation aura lieu vendredi mais les prévisions sont sombres pour la France.

LE CHIFFRE. La Commission européenne va délivrer vendredi son verdict sur l’économie française et ses prévisions devraient être encore plus sombres que ce qui était prévu, selon les informations recueillies par Europe 1. La Commission européenne s’attend en effet à ce que la croissance stagne en France en 2013. Le taux de croissance serait ainsi de 0,1%, pas plus.Conséquence : l'objectif de réduction du déficit ne sera pas atteint, et celui-ci devrait se situer à la fin 2013 légèrement au-dessus de 3,5 % selon une source européenne, au lieu des 3% initialement prévus.

 On est bien loin des prévisions initiales du gouvernement. Dans son projet de loi de finances, Bercy avait en effet avancé un chiffre de 0,8 % pour 2013. Une évaluation qui était d'ailleurs très supérieure aux prévisions des économistes comme des institutions internationales, qui tablaient plutôt sur 0,3 %. Laurent Fabius a d'ailleurs reconnu mardi que le projet du gouvernement devrait être revu à la baisse. 

15 milliards en moins dans les caisses. L'absence de croissance, ce n'est pas qu'une donnée statistique : si les entreprises fonctionnent moins, elles font moins de bénéfices et donc payent moins d'impôts. "Un demi-point de moins de croissance, c'est 9 à 10 milliards (d’euros en moins pour l’Etat)", soulignait mardi Stéphane Le Foll sur Europe 1. L'absence de croissance cette année pourrait donc amputer le budget de l'Etat de près de 15 milliards cette année. La faiblesse de l'économie devrait également plomber encore un peu plus les chiffres du chômage. Ce sont ainsi 120.000 personnes supplémentaires qui pourraient perdre leur emploi cette année.

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De nouvelles réformes en vue. Pour épargner à la France des sanctions financières, la Commission européenne devrait accorder à Paris un délai supplémentaire pour revenir à l'équilibre de ses comptes publics. Mais ce délai n'a rien d'un cadeau : Bruxelles devrait en effet demander une accélération des réformes en gage de bonne volonté, et pourrait également fixer un objectif de déficit ambitieux pour 2014, à savoir 2,7 %.

Pour l'atteindre, le gouvernement devra trouver 20 milliards d'euros d'économies supplémentaires, et n'aura pas d'autre choix que de se lancer dans une nouvelle cure d'économies. Bien difficile à concilier avec la volonté de François Hollande de ne pas tomber dans l'excès d'austérité. "Il ne s'agit pas d'ajouter des mesures aux mesures parce que nous ne voulons pas tomber dans l'austérité" , a-t-il expliqué mercredi. Pour réduire les dépenses, les retraites pourraient être mises à contribution : le financement des retraites coûte en effet 200 milliards d'euros par an. Deux principales pistes sont évoquées, à savoir l'allongement de la durée de cotisation et la limitation de l'augmentation du montant des pensions.