Bienvenue à la "ferme des 1.000 vaches"

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Thomas Morel , modifié à
EN IMAGES - Les opposants à ce projet en baie de Somme dénoncent un élevage intensif XXL.

Le contexte. Ce devrait être la plus grande ferme de France. La "ferme des 1.000 vaches", qui doit prochainement ouvrir dans la baie de Somme, accueillera comme son nom l'indique un millier de vaches laitières, ainsi que 750 veaux. Un projet qui, s'il était mené à bout, marquerait les débuts de l'élevage intensif XXL de bœufs en France. Selon FranceAgriMer, en effet, les 93.000 exploitations du pays comptent en moyenne 41 vaches.

Les opposants appellent à manifester. Vendredi, les opposants au projet, rassemblés derrière la bannière de l'association Novissen  (Nos villages se soucient de leur environnement), manifestent pour faire interdire le projet. Début février, ils avaient obtenu du préfet de la Somme un arrêté limitant à 500 le nombre de laitières autorisées dans l'exploitation géante. Ils veulent désormais aller plus loin, et obtenir un moratoire sur tous les projets similaires en France.

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Mais au fait, à quoi ça ressemble, une "ferme des 1.000 vaches" ? Si en France, le concept de l'élevage de plusieurs centaines de bovins est encore inconnu, ce n'est pas le cas partout dans le monde. Aux Etats-Unis, comme en Europe du Nord, la pratique est déjà bien développée : il s'agit d'étables gigantesques, capables d'abriter des animaux en très grand nombre, avec pour objectif d'optimiser la production de lait. Dans ces conditions, difficile pour les bêtes de paître en plein air. Elles sont donc nourries par le biais de mangeoires, plutôt que de profiter de l'herbe des champs.

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Que faire du fumier ? Pour les opposants au projet, le danger provient aussi des déjections des animaux. La "ferme des 1.000 vaches" doit s'accompagner d'un projet de méthaniseur, qui permettrait de transformer une partie des déjections en électricité. Mais les boues résiduelles doivent encore être épandues dans la nature pour se dégrader. Avec à la clé des risques pour la biodiversité : en Bretagne par exemple, le lisier lié à l'élevage des cochons est considéré comme le principal responsable de la prolifération d'algues vertes.