Affaire BNP : Hollande à la rescousse

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avec AFP , modifié à
L'ESSENTIEL - Le chef de l'Etat a alerté Barack Obama sur le "caractère disproportionné" des sanctions envisagées. 

L'info. Menacée par une amende qui se chiffre en milliards d'euros, la banque BNP Paribas peut compter sur un allié de poids. François Hollande a lui même écrit à Barack Obama pour l'alerter sur le "caractère disproportionné des sanctions envisagées" contre la banque, qui a contourné l'embargo américain visant plusieurs pays. Dans une lettre envoyée le 7 avril, le chef de l'Etat "attirait l'attention du président Obama sur le caractère disproportionné des sanctions envisagées et des risques associés à celles-ci", a indiqué l'Elysée mercredi.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, avait déjà averti mardi que la France était prête à défendre l'établissement pour protéger la stabilité de son système financier, si la justice américaine ne se montrait pas équitable dans ce dossier . "Si toutes les autorités américaines, elles sont cinq différentes à traiter de cette affaire, ne traitaient pas BNP Paribas de manière équitable, la France réagirait fermement pour protéger ses intérêts fondamentaux", expliquait le ministre dans une interview mise en ligne mardi soir sur le site des Echos.

hollande et sapin

BNP Paribas rattrapée pour ses liaisons avec l'Iran. Le groupe bancaire français est accusé d'avoir réalisé des opérations avec des pays sous embargo, comme le Soudan et l'Iran. Selon la presse, il pourrait se voir infliger une pénalité supérieure à 10 milliards de dollars (7,34 milliards d'euros) ainsi qu'une suspension temporaire de ses activités aux Etats-Unis, ce qui l'empêcherait de traiter des transactions en dollars.

18.02.Banque BNP

De possibles conséquences pour la France. Si l'Etat français s'invite dans cette affaire, c'est parce pour le ministre des Finances il en va de la stabilité du système financier français. Et pour cause : la BNP Paribas est la première banque française en termes de produit net bancaire et la deuxième en termes d'actifs."Nous ne sommes pas là pour défendre une banque qui a reconnu des actes répréhensibles. Nous sommes là pour protéger la stabilité du système financier en France, pour s'assurer de sa capacité à financer correctement l'économie", a déclaré Michel Sapin.

L'offensive diplomatique déjà en cours. Depuis que la banque est sous la menace d'une amende colossale, le gouvernement français s'active. Mardi matin, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a souligné que le montant de l'amende l'était pas raisonnable et lui posait un "grave problème". Les échanges diplomatiques s'annoncent en effet nombreux. "Le dossier sera évoqué (pendant le dîner) avec Obama", présent à Paris à la veille des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, a d'ailleurs précisé mardi une source diplomatique française.

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