2:05
  • Copié
A.D , modifié à
La quinzaine de Cannes 2016 n'a pas été reposante pour Xavier Dolan. Après de multiples critiques et un Grand Prix, il a commenté ce passage fort de sa carrière.

Mouvementée. C'est le mot qui a caractérisé la venue de Xavier Dolan au festival de Cannes 2016, où le jeune réalisateur canadien avait présenté Juste la fin du monde, auréolé du Grand Prix du jury. Sur Europe 1, l'artiste est revenu, dans Un dimanche de cinéma, sur les critiques reçues et sur les réactions qu'elles ont suscitées chez lui, alors que le film sort dans les salles mercredi.

"Si on me frappe au visgae, je réponds". Xavier Dolan était sur la défensive. "Les critiques américaines avaient été extrêmement vicieuses, très personnelles. J'avais l'impression que c'était des critiques davantage sur la personne que sur le produit. Comme un enfant et de la même manière que je me réjouis sur un plateau quand j'aime une scène et que je me mets à sauter partout et à prendre les gens dans mes bras, si on me frappe au visage, c'est sûr que je réponds. Je n'ai jamais eu d'intelligence ou de grâce par rapport à ce type de réactions", avoue le réalisateur.

"Culture de la détestation instantanée". Des rumeurs ont même circulé, disant qu'il avait été déçu par ce Grand Prix, alors qu'il était en pleurs et ému lors de la remise de la récompense. Xavier Dolan profite de son passage dans l'émission pour rétablir la vérité : "J'étais extrêmement honoré de gagner ce prix. Même si notre Première a été magnifique, le problème avec les manifestations de haine - Cannes en est de plus en plus la plate-forme comme tant d'autres événements - et avec les réseaux sociaux, c'est l'appel à cette culture de la détestation instantanée où tout le monde doit penser rapidement, méchamment. Il faut que ça marque, il faut que ça 'like'. Donc, après cette semaine qui a avait été tumultueuse, d'avoir une telle reconnaissance du jury était très émouvant pour moi. Evidemment que je n'étais pas déçu."

Le réalisateur a néanmoins décidé, mais aussi pour des "raisons de timing", de ne pas présenter son prochain film, The Death and Life of John F. Donovan, sur la Croisette.