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Guillaume Perrodeau
Chez Patrick Cohen dimanche, l'acteur évoque le film "Green Book : sur les routes du sud", dont il partage l'affiche avec Mahershala Ali.
INTERVIEW

Green Book : sur les routes du Sud vient tout juste de remporter le prix du meilleur film par le syndicat des producteurs américains (Producers Guild of America, PGA). Un très bon signe annonciateur pour les Oscars, qui a l'habitude de répéter le palmarès du PGA.

Chez Patrick Cohen dimanche, Viggo Mortensen, acteur qui partage l'affiche du film avec Mahershala Ali, revient sur la portée politique de l'oeuvre et explique pourquoi il a choisi ce projet.

"J’'avais peur au début". Green Book : sur les routes du Sud raconte l'histoire vraie de Don Shirley, un célèbre pianiste noir (Mahershala Ali), qui osa faire une tournée en 1962 dans le sud des États-Unis, alors encore régi par la ségrégation raciale. Une tournée effectuée sous la protection d'un garde du corps d'origine italienne Tony "Lip" Vallelonga (Viggo Mortensen), lui-même raciste. "J’'avais peur au début, quand Peter Farrelly m'a proposé ce rôle", ne cache pas le comédien. "Il y a pleins de bons comédiens italo-américains, mais je n’en suis pas un", souligne l'acteur américano-danois.

Mais séduit par l'histoire et le scénario, Viggo Mortensen a finalement accepté d'incarner ce personnage, grossier et raciste. "Heureusement, j’avais l’aide du fils de Tony 'Lip', il était présent sur le plateau tous les jours. Il a été très généreux avec moi et petit à petit, j’ai trouvé la bonne manière pour interpréter ce rôle", explique celui qui était Aragorn dans le film Le Seigneur des Anneaux.

"C'est le bon moment pour Green Book de sortir". Au micro d'Europe 1, Viggo Mortensen explique qu'il n'a pas été surpris, lorsqu'il a lu le scénario, de constater que cette pensée ségrégationniste était présent dans la mentalité de l'époque jusqu'à New York. "Je n'étais pas surpris car mon père vient de cette génération. Il est venu aux États-Unis dans les années 1950, mais il était comme les autres blancs. Ils étaient tous comme ça, c’était normal pour eux à l'époque", indique l'acteur. Selon Viggo Mortensen, "c'est le bon moment pour Green Book de sortir, avec tout ce qui passe aux États-Unis et dans le monde, avec la discrimination et le traitement des migrants", estime l'acteur.

Viggo Mortensen croit en la portée politique du long-métrage, qui est selon lui "une invitation à penser et à réfléchir". "La discrimination et le racisme ne vont pas disparaître. Le travail de chaque génération est de le surmonter et d'apprendre", conclut l'acteur.