Valérie Lemercier : "Mon projet, c'est de passer le permis de conduire"

Quand l'actrice se rend de bonne heure dans les studios d'Europe 1, c'est en pyjama.
Quand l'actrice se rend de bonne heure dans les studios d'Europe 1, c'est en pyjama. © Europe 1
  • Copié
A.D
L'actrice en est à son cinquième film, "Marie-Francine", en tant que réalisatrice. Mais elle ne sait toujours pas conduire ! Un manque qu'elle compte bien combler.
INTERVIEW

C'est un cinquième film et une première pour Valérie Lemercier. Avec Marie-Francine, en salles le 31 mai, elle plonge ainsi dans la comédie romantique. L'histoire d'une femme de 50 ans, plaquée par son mari, qui a aussi perdu son job, et doit retourner vivre chez ses parents. Elle rencontre un homme qui est dans la même situation mais qui n’ose pas le lui avouer. L'actrice et réalisatrice était l'invitée d'Il n'y a pas qu'une vie dans la vie à l'occasion de la sortie du film.

Jamais de la faute d'un acteur. Avec Marie-Francine, ce personnage candide, la comédienne interprète enfin quelqu'un de son âge. "J'ai commencé à jouer des rôles de femmes de 60 ans, j’en avais 22-23." En tant que réalisatrice, elle a voulu assister à chaque étape, pour aimer le moindre instant, le moindre son, et surtout choisir ses acteurs. "J’aime prendre les plus vrais, les plus sincères. Je me fous qu’ils viennent de la télé, du théâtre. Ce qu’il faut, c’est qu’ils aillent avec le rôle. Un acteur mauvais au cinéma, ça n’est jamais de sa faute, c’est qu’il a été mal choisi ou mal dirigé."

Normande. Élevée en Haute-Normandie dans une famille d'agriculteurs avec trois sœurs, le virus de la comédie s'active vers ses 15 ans quand elle entre en section théâtre au conservatoire, après avoir "pour son anniversaire" lâché des cours de violons qui lui semblaient peser des tonnes. A 18 ans, elle file à Paris et met cinq ans à ce que le métier "marche" pour elle. La réalisation est venue après, quand elle s'est rendue compte que sur un plateau, elle n'aurait pas choisi la même prise que le cinéaste.

"Sans poils, sans gémissements". Celle qui fait parfois rire les gens dans la rue et qui peut volontiers se montrer crue fait aussi des choix de pudeur. Elle a ainsi décidé de ne participer ni au film La famille Bélier ni au long-métrage Le code a changé de Danièle Thompson. "Il y a des scènes de gynécologie, je ne peux pas. J’avais fait mettre dans mes contrats 'sans poils, sans gémissements' mais je pense que c’est un peu du même ordre." Elle reformule : "Je ne veux pas".

Bientôt le permis. On la verra en revanche sortir de chez elle en pyjama. Peut-être aussi parce qu'elle a du mal à " franchir la porte", à quitter son domicile. "Mais une fois sorti, je suis la dernière rentrée." Après Marie-Francine, il lui reste quelques cases à cocher : jouer une méchante, revenir une 26e fois au Japon, partir quelques jours en vacances -sous peu- en Italie et surtout passer son permis de conduire : "c’est mon projet. Je suis la seule à ne pas avoir d’enfant, je suis la seule à ne pas conduire", dit-elle du clan Lemercier. Et ce qui lui plaira le plus dans la voiture ? Avoir une boite à gants, un "placard roulant" pour, pourquoi pas, ranger quelques-unes des babioles qu'elle commande pendant la nuit !