Roberto Alagna avait refusé de payer le chef de claque. 2:50
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Océane Herrero , modifié à
Le ténor Roberto Alagna sort un nouvel album, Le Chanteur. Il revient sur son opposition à une pratique courante dans le milieu théâtral et notamment à la célèbre Scala de Milan : payer pour être applaudi par le public. Un refus qui lui a créé des ennemis mais qu'il met au crédit de sa "timidité".

Le ténor français Roberto Alagna présente son nouvel album, Le Chanteur, et revient sur sa carrière débutée voilà presque quarante ans au micro d'Europe 1. Celui qui avait remporté le concours Pavarotti en 1988 se souvient des moments forts de sa carrière et des évolutions du métier. L'une des plus marquante se passe au moment de la représentation : alors qu'il devait chanter devant la Scala de Milan en 2006, Roberto Alagna rencontre dans sa loge le "chef de la claque", un homme censé nourrir les applaudissements du public. A une condition : l'artiste doit payer.

"C'est mon côté timide"

Roberto Alagna refuse tout simplement de payer le chef de la claque - il est le seul ténor au monde à faire ce choix. "C'est peut-être aussi mon côté timide, il y avait quelque chose qui me gênait dans cette pratique", raconte-t-il.

"Ces méthodes existent de moins en moins", souligne cependant le ténor. "Cela se sent aux applaudissements : ils sont moins nourris qu'à l'époque !" Cette étrange tradition permet également aux concurrents de faire des coups bas, en payant le chef de claque pour qu'il invite le public à siffler plutôt qu'applaudir. "J'ai vu dernièrement dans un théâtre, que des flyers étaient remis au public", explique Roberto Alagna. "Il était indiqué : 'après l'air du ténor, demandez le bis'. C'est une sorte de claque incroyable ! Mais aujourd'hui, généralement, on n'est plus obligé de payer."

"C'est humain"

La chanteuse Maria Callas a subi de telles méfaits, tout en payant, parallèlement, pour être applaudie. La pratique était tellement courante que certains professionnels du secteur ont tourné le dos à Roberto Alagna pour avoir refusé de jouer ce jeu. "Je menais déjà carrière depuis longtemps. On prédisait toujours ma fin et donc ces gens-là, ils adorent ça et s'acharnent. C'est humain", concède Roberto Alagna.