Raoul Peck : "Marx, c'est ma jeunesse"

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G.P.
Dans son dernier long-métrage, le cinéaste haïtien s'intéresse au théoricien et plus particulièrement à ses débuts comme journaliste.

Marx n'avait pas encore eu le droit à son film au cinéma. C'est désormais chose faite avec Le jeune Karl Marx, de Raoul Peck, en salles mercredi. Le réalisateur s'intéresse à l'auteur du Capital, alors que ce dernier était encore journaliste et tout jeune philosophe. "Que ce soit un cinéaste haïtien qui réalise le premier film dans le monde occidental sur Karl Marx, ça a quelque chose de particulier", ironise-t-il dans Europe 1 Social Club.

"C'est bien d'amener un peu de références historiques". "Marx, c'est ma jeunesse", affiche immédiatement Raoul Peck. Le cinéaste possède un rapport particulier avec l'économiste allemand. "J'ai été confronté à sa pensée très tôt dans un cadre universitaire. C'est ce que j'ai appris à cette époque qui m'a structuré", confie-t-il.

Selon lui, réaliser un long-métrage sur une figure aussi importante de la pensée économique était nécessaire. "Dans un monde où la montée de l'ignorance est magistrale autour de nous, c'est bien d'amener un peu de références historiques pour comprendre le monde dans lequel nous vivons", souligne-t-il ainsi.

Culot de jeunesse. Le réalisateur haïtien a tenu à coller au plus près de la vraie histoire de Karl Marx, mais aussi de celle de Friedrich Engels, grand ami du premier. "On s'est beaucoup appuyé sur les correspondances entre eux", indique Raoul Peck.

À l'époque et malgré sa jeunesse, l'auteur de Critique de l'économie politique était déjà considéré comme un génie. "Ses professeurs disaient : 'si vous voulez rencontrer Voltaire, Rousseau, Diderot et Hegel dans une même personne, vous devez connaître ce jeune homme'", révèle le réalisateur de I Am Not Your Negro. "Ils ont eu ce culot de jeunesse de se coltiner les plus grandes têtes de l’époque."